Après plusieurs années de disette, j'ai enfin pu y participer à nouveau un peu cette année.
Modérément, faute de moyen, mais grâce à une copine j'ai pu avoir quelques places gratuites, et en me débrouillant bien les derniers jours, les autres à mi tarif. Et tant que je ne reprends pas le travail, ben... je limite les frais.
Je dois dire que chaque année, il y a quelque chose qui me freine outre le budget, et c'est l'épaisseur du catalogue du festival off. J'ai la flemme de me taper cet annuaire pour y chercher la perle rare ( c'est à dire pour moi, exit les pièces type théâtre de boulevard, seul en scène humoristique etc.. je n'y reviens pas, ce n'est pas mon truc, c'est rarissime que j'aille voir un seul en scène , et en général ce sera un spectacle musical)
Donc au final, 7 spectacles vus + une avant première. Il y a des chances qu'ils reviennent l'an prochain ou qu'ils tournent un peu partout en France ensuite.
- avant première en mai : la Pleurante des rues de Prague. Un texte de Sylvie Germain, très poétique, mais que je ne décrypterai pas en détail, ce serait éventer tout son intérêt. La version que j'ai vue était la première, donc je ne sais pas comment elle a évolué par la suite ( il y a avait quelques soucis d'éclairage à régler)
- La deuxième mort de Laura Belle: une pièce policière plutôt sympa et bien jouée ( même si hélas, en bonne habituée des films policiers, j'ai vite deviné la fin avec les indices semés au fil du texte). En tout cas, ça change de mes habitudes et c'est pas mal.
- Diva Opus 2: un spectacle musical, 4 chanteuses classiques et un quatuor à cordes, reprennent des airs d'opéra dans des tenues multicolores assez.. punk dans l'esprit ( y'a un petit côté Nina Hagen très cool), cependant, on s'est demandé avec une des copines qui était venue si les spectateurs qui ne sont pas familiers avec les opéras présentés en version résumée (Rigoletto, La vie Parisienne, Lucia di Lammermoor, etc..), peuvent suivre! J'ai un peu pataugé avec Lucia que je connais beaucoup moins que le reste. Mais le niveau musical est top et c'est bien délirant, tout ce que j'aime.
- Colorature: autre spectacle musical, sous titré " Mrs Jenkins et son pianiste", autour de la curieuse collaboration entre la chanteuse amatrice la plus fausse de l'histoire de la musique et son pianiste à la patience presque inébranlable ( un amateur de jazz qui accepte au départ ce travail ingrat pour payer son loyer.. mais finit par prendre en sympathie son excentrique employeuse). Excellement joué, un grand bravo à l'actrice pour qui ça n'a pas du être facile de se forcer à chanter aussi faux ( si, si , je vous assure, se forcer à chanter faux est très difficile)
- Red Remembrance: un spectacle musical et narratif en anglais surtitré, autour de trois textes d'Andersen ( Le petit soldat de plomb, les souliers rouges et le méconnu "le bonnet de nuit de monsieur Poivre"), bien agencés pour mettre en place une trame qui ne se comprend qu'au fil de la pièce. Malheureusement, ils ont joué de malchance, car le pianiste était malade, et ils n'ont pu assurer que 3 dates. comme il s'agit d'un spectacle proposé par une professeur d'anglais de l'université d'Avignon, je ne sais pas s'il tournera, ou s'il sera reproposé dans l'année à l'université...
- Barouf à Chioggia: une pièce de Goldoni (et ça fait plaisir de voir 10 personnes sur scène), que je ne connaissais pas. Très drôle, avec de petites piques sur l'exploitation des travailleurs manuels, et l'administration ( même si.. je compâtis avec le fonctionnaire de cette petite ville, obligé de trouver une solution pour régler les querelle de voisinage entre deux familles qui ne cessent de se disputer dans une ambiance " village d'Astérix". On ne se lance pas les poissons à la figure, mais ça n'est pas loin!)
-Le cirque des mirages " LA boîte de Pandore". Eux, j'en avais déjà parlé. Je suis toujours subjuguée par leur présence en scène, la qualité littéraire de l'écriture et je les considère parmi les meilleurs auteurs compositeurs de la scène francophone. Trop méconnus probablement parce que ça n'est pas pour tout le monde: humour très noir, sarcasmes, anticléricalisme jubilatoire (la vente aux enchères de moyens d'en finir avec la vie.. sponsorisée par le capitalisme via " la banque Baltimore et cie", ou la " véritable histoire du christianisme", qui nous explique que Jésus qui marche sur l'eau est surtout le résultat d'une cuite monumentale prise par ses 4 compères) Avec en plus une ambiance cinéma expressionniste ( la gestuelle précise à la fois souple et saccadée de l'impressionnant Yanowski me rappelle toujours Conrad Veidt dans le Cabinet du Dr Caligari, et de ma part c'est un compliment absolument gigantesque!)
Sérieusement, je suis ravie qu'ils soient revenus au festival, je ne les manquerais pour rien au monde. Ce duo EST excellent.
- Contes sous le baobab: des contes et de la musique venus du Burkina faso, pour tous les âges. Quand les enfants savoureront les histoires mettant en scène les rivalités entre animaux de la savane, les grands apprécieront des textes qui rappellent souvent les fables de la fontaine.. avec une morale souvent plus axée sur la débrouillardise ( le lièvre ici n'est pas un symbole de rapidité ou de peur, mais au contraire " l'animal le plus rusé de la savane", a concurrence avec la hyène. Contrairement au lion, certes royal, mais vaniteux et plutôt bêta), mais aussi les petites critiques à l'adresse du pouvoir et de la politique.
Je n'avais jamais vu cette compagnie qui revient depuis 10 ans, mais ce sera avec plaisir que je les suivrai à l'avenir, l'ambiance est excellente, les musiciens -conteurs remarquables.
Donc pour ne pas changer, pas mal de spectacles musicaux, on ne se refait pas, c'est presque un des critères déterminants mon choix. Mais aussi une pièce du répertoire classique, une autre policière, deux spectacles de contes. J'ai réussi à faire assez varié cette année.
De fait les seuls moments où j'avais pu faire vraiment très varié, c'était dans les années 1990. A l'époque un journal vendu 5 francs, tous les jours, proposait plusieurs entrées gratuites pour le jour même. donc si on l'achetait en début de journée, et si les pièces n'étaient pas à la même heure, on pouvait voir jusqu'à 5 spectacles par jour, pour 5 francs, qui dit mieux! Donc même si on n'achetait le journal et qu'on n'allait au final n'en voir qu'une, c'était extrêmement avantageux. Certes les compagnies devaient accepter de n'avoir que des invitations ce jour là dans la salle, et il fallait venir largement en avance pour retirer le billet ( premier arrivé premier servi)
A l'époque j'étais encore au lycée, je peux vous dire que je me suis fait des festivals où j'ai vu plus d'une vingtaine de spectacles, pour une centaine de francs. Avec l'augmentation drastique des frais pour les compagnies, qui s'est faite au fil des années, ce n'est hélas plus possible.
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