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samedi 2 août 2025

Après avoir fini mon café, j'ai tout quitté pour une île grecque - Eliane Saliba Garillon

 Voilà  une lecture qui s'est glissée  dans mon planning ( une animation à faire à la bibliothèque  cette semaine  sur le thème  de la Grèce, j'ai donc repris ce livre dont une collègue avait  lu un extrait dans un autre contexte, on reprend et on remanie les thématiques faute de temps et d'inspiration pour en explorer de nouvelles)

Là,  c'est "le petit déjeuner  littéraire " estival, et donc vacances, îles,  il y a un passage sur la culture des cafés en Grèce,  avec un peu de rebetiko  en fond musical, ça ira bien.

Donc comme le livre n'était pas bien épais, j'en ai profité  pour le lire en entier pendant mes vacances. Et le moins qu'on puisse dire c'est que ce n'est pas vraiment ce à quoi je m'attendais. Est-ce que  je l'ai lu avec plaisir ou sans déplaisir? Oui. Est-ce que je vais en garder un souvenir marquant ? Non.

Je ne savais pas qu'il  s'agissait de "roman détente", genre que je n'avais pas tenté jusqu'à présent , c'est fait et... je ne jugerai pas sur un seul, mais a priori,  ce n'est pas ma tasse de thé  ... ou de café.

Le point de départ tient à l'arrière d'une carte postale envoyée de Paros: Fina, quadragénaire,  traductrice, s'ennuie à mort dans sa vie quotidienne. Son mari est un riche ingénieur,  chiant comme la pluie. Quoi qu'elle fasse, il la critique,  et la rabaisse d'un " pff, n'importe quoi". Un de trop. Après avoir bu son café, Fina le quitte après 12 ans à mettre sa personnalité en veille. Et décide sur un coup de tête d'aller à Paros, parce  qu'elle traduit les memoires d'une actrice hollywoodienne venue passer ses dernières années là-bas.  Et donc elle trouve une location pour au départ 3 mois, chez un vieux monsieur et son petit fils, ils vont devenir  amis, la traduction prend son temps, et le sejour de Fina se prolonge, entre découverte de la culture locale, des habitants forcément simples et sympathiques  et...

Et c'est là que j'ai beaucoup à redire : les clichés. Costi, le vieux monsieur grec est simple, enjoué et naturellement philosophe. Et parle anglais ( mais comme le roman est écrit en français,  on a vite l'impression  que tout le monde sur cette île est bilingue, jusqu'aux vieux deux musiciens libanais d'Antiparos). Ha, et il insiste  lourdement sur sa santé  déclinante, et le fait que son petit fils aime beaucoup Fina. Damn'! Serait-ce important pour l'intrigue?

Le petit Andraos est par chance, parfaitement bilingue parce qu'il est né  aux USA, et parfaitement orphelins,  puisqu'il est revenu vivre en Grèce  chez son grand-père à  la mort de ses parents. Il est aussi très mature pour son âge, hein, il se pose plein de questions sur la solitude, la parentalité, etc.....puis Fina n'a pas d'enfant, on sent venir le truc gros comme une maison de riche américaine excentrique dans les Cyclades. Damn'! Serait-ce aussi important pour l'intrigue?

Solal, le mari, est parfaitement insupportable  mais moins que sa mère, la belle-doche riche, snob, et parfaitement antipathique. 
Et bien qu'elle ait deux filles, il n'y en a que pour son fils.  Fina s'entend bien avec ses belles-soeurs pour exactement  cette raison  d'être  toutes les trois méprisées par la vieille.. mais ça  n'est pas plus utilisé que ça, donc pas super important pour l'intrigue

Aviva, la tante octogénaire Fina, est parfaitement excentrique, le cliché  de l'artiste peintre restée  célibataire toute sa vie. elle sert surtout de contrepoint à tout le reste.

Maureen, la vedette américaine est parfaitement morte. Et était de son vivant, une peau de vache, finalement assez semblable à la belle-mère de Fina. Et "comme par hasard", ce qu'elle raconte dans ses mémoires correspond  chapitre par chapitre à ce que vit Fina recluse volontaire sur la même  île. Etrangement, Fina ne la déteste pas et en vient même à la trouver sympathique.

Et là, le manque de réalisme me pose problème : Fina  n'a pas appris  un mot de grec en un an et demi et pourtant  papote avec l'épicier, la mercière, le propriétaire du restaurant, les hôteliers, et.. tout le monde. On part du principe que si c'est une zone touristique,  tout le monde y est bilingue, même s'ils passent leur temps à dire qu'ils ne connaissent pas le français et que leur niveau d'anglais est très bas.

La belle-famille est forcément une famille Lequesnoy, des bourgeois parisiens à l'opposé de la simplicité naturelle de Paros (même Rousseau était moins cliché, à ce niveau-là). Paris est présenté de manière très négative. Et pourtant, dans le récit, il est sans cesse fait référence à des endroits à Paris, le café  acheté  rue Tartempion, l'appartement dans le boulevard Truc, le restaurant  et les boutiques du quartier bidule. Et des auteurs qu'on est supposés avoir lus ( Ormesson, BHL, Gibran..) Comme si tout lecteur français devait forcément connaître tout ça par coeur ( ce qui est d'autant plus étrange  qu' Eliane Saliba Garillon est libanaise. Francophone, mais une libanaise qui habite au Liban). Le film Mamma mia, dont on suppose que tout le monde l'a vu - j'apprends donc que ça  se passe en Grèce et que non ce n'est pas un film italien, donc. Et je ne l'ai pas vu, et n'en ai pas l'intention.

Or, là, je suis paumée. Ca ressemble à un sorte de connivence culturelle dont je me sens pas mal exclue, comme si le lecteur type était pensé pour être une femme parisienne de 45 ans. Je suis une provinciale provençale de 48 ans. Et à la lecture, c'est curieusement Paris et ses références  qui me sont totalement étrangères, alors que la vie grecque telle que décrite est plus proche de mon quotidien. C'est là que j'ai l'impression  d'une part de be pas être  le lectorat visé, puisque des codes supposés communs m'échappent absolument.  Mais j'ai eu aussi l'impression de lire un prospectus  non touristique, destiné à le faire comprendre  que la vie à Paris, c'est nul, et que le mariage est une monumentale erreur. Non, mais je le savais déjà,  c'est bien pour ça  que je n'ai aucune envie d'habiter à Paris ou de me marier 😂

Et après tout ça,  et une romance amorcée avec un canadien de passage (et peu utile, saut pour faire encore plus comprendre par contrepoint que Solal,  le légitime, est un gros nul) , et l'adoption anecdotique d'un chat (parce que toute personne aimant les livres est liée aux chats, c'est dans le cahier des charges : auteur, libraire, bibliothécaire,  traducteur... ce cliché a la vie dure) , donc après tout ça,  la fin est ... décevante. 
À quoi bon nous montrer une femme qui reprend sa vie en main, si c'est pour que sa vie soit en fin de compte à nouveau inféodée aux décisions des autres? Le vieux Costi lui force mine de rien souvent la main, son mari continue à s'imposer à distance, même Maureen - ou son fantôme - semble vouloir depuis la tombe contrecarrer ses projets...Elle est tout sauf la femme libre qui décide pour elle-même. Oui elle est partie, mais n'a pas vraiment appris à dire " Merde" aux autres en 1 an et demi.

Et puis.. il y a dans cette histoire au moins autant de vieux que dans un récit de Perceval, c'est étrange cette manie de mettre des vieux partout. 

Donc, ça  se lit plutôt bien, mais...je m'attendais quand même à un peu plus d'intérêt et un peu moins d'invraisemblances. Roman détente, certes, mais ce n'est pas une raison pour y mettre AUTANT de clichés. Ou alors, il aurait fallu y aller à donf' et y mettre de l'humour un peu plus burlesque. Là, c'est juste.. un peu plat.

jeudi 31 juillet 2025

défi "100 disques dans l'année" volume 2, piste 7: juillet

 Evidemment, le symbole de juillet (Au Canada le 1°, aux USA le 4, en France le 14 et en Belgique le 21,  et les hanabi à date variable au Japon) ce sont les feux d'artifice. Allez, Bing, montre moi ce que tu peux faire avec mon avatar violet qui a mangé des crêpes en février, son gâteau d'anniversaire en avril et bu des litres de café au fil des mois...
J'aurais pu lui demander plus spécifiquement une représentation du festival d'Avignon, on verra l'an prochain.

Juillet commence en tout cas de manière "caliente" vu que la canicule de fin juin se prolonge et n'augure rien de bon pour ma pratique du piano dans une pièce étouffante. Il n'y aura probablement pas de basson ce mois-ci, vu l'incompatibilité des bois avec un temps très chaud et très sec.
Il n'y aura d'ailleurs probablement pas beaucoup d'activité sportive, vu qu'on nous annonce canicule sur canicule. Bon ça libèrera du temps pour écouter plus de musique ou travailler autrement.

les fils sont bizarrement placés, et je souffre du symptôme " figurante de dessin animé" à savoir que je n'ai ni yeux ni bouche. Et j'ai aussi une étrange habitude de porter des pulls n'importe comment et des pantalons rayés en toute saison.


Ecoutes (18)

Quincy Jones - Air Mail Special (jazz & soul, 2023), l'album date de 2023, mais il s'agit d'enregistrement live bien plus anciens dont je n'ai pas trouvé les dates exactes, probablement années 1960/1970
Kokubo Takashi - The Day I saw the Rainbow ( Ambient, 1983)
Brian Eno - Ambient 2: the  Plateaux of Mirror ( Electro 1980)
Salkamoto Ryuichi - B-2 Unit (electro, expérimental 1980)
Yoshimura Hiroshi - surround ( Ambient, 1986)
Popol Vuh - Affenstunde ( Krautrock, 1970)
Tangerine Dream - Electronic Meditation ( Krautrock 1970)
Yes - Fragile ( Rock progressif 1971)★ soit on adore , soit on déteste. J'adore Roundabout, the Fish South Side of the Sky, et l'incroyable Heart of the Sunrise.
Vangelis - Blade Runner (BOF , 1982)★ un incontournable de la BO de film, et pourtant si réussi qu'il est écoutable pour lui-même.
Philip Glass - Glassworks (minimalisme, 1981)
Sakamoto Ryuichi - Merry Christmas, Mr Lawrence ( BOF, 1983) ★ un autre incontournable de la musique de film, on entendait la piste titre partout en 1983 ( anecdote: et pour cette raison, elle reste fixée dans ma mémoire, un jour de fin aout 1983, on préparait ma rentrée en CP, et on était allés au supermarché me chercher un cartable de la taille nécessaire - donc la moitié de la mienne au moins - quand j'ai entendu consciemment ce titre sans savoir ce que c'était, alors qu'on faisait le plein à la station service. Depuis il m'est toujours resté en tête et est lié à cette impression " fin de vacances" et " odeur d'essence")
Black Sabbath - Paranoid ( hard rock, 1970)★, So long Ozzy, Parnoid reste un album incontournable de toute discographie hard rock qui se respecte
( et c'est consternant de voir qu'il faut la mort de quelqu'un pour que les médias grand-public prennent le hard rock au sérieux, alors qu'il existe depuis plus de 50 ans)

Strawberry alarm clock - Incense and Peppermints ( Psychédélique , 1967)★, jolie découverte, je ne connaissas que la chanson titre ( découverte, on ne rigole pas, grâce aux Simpsons.. sériée qui a toujours eu une excellente bande son), tout le reste vaut le coup

Black Sabbath - Black Sabbath ( hard rock, 1970) Je procède  dans le désordre!

Iron Maiden - Iron Maiden (heavy metal, 1980) je ne connaissais pas les deux premiers albums. C'est musicalement familier et vocalement déroutant,  je savais qu'avant Bruce Dickinson,  le chanteur était Paul Di Anno.*

Iron Maiden - Killers ( heavy metal, 1981). Paul fait du bon travail,  mais pour moi Maiden est indissociable de la voix de Bruce Dickinson 

Iron Maiden - The Number of the beast ( heavy metal, 1982)★ YES! incontournable. Que ce soit  The number of the beast, Run to the hills, Gangland, cet album est incroyable.  Tiens, voilà  un premier  candidat pour les disques incontournables du prochain mois anglais. Et ce sera l'occasion  de prler de ce type incroyable qu'est Bruce Dickinson.

AC/DC - High Voltage ( Hard Rock 1976)★ Ouvrir un disque de hard rock avec de la cornemuse, fallait l'oser! Je ne l'avais plus réécouté depuis trop longtemps et c'est toujours un énorme pied!

*Aujourd'hui 30 juillet, Paul Day vient de mourir. Il était le premier chanteur de Maiden avant Paul Di Anno. Oui mais...Bruce Dickinson ne s'appelle pas Bruce, en fait, c'est son deuxième prénom.  Son premier prénom  est ...Paul. Et ça  m'éclate.  Iron Maiden, le groupe qui caste son chanteur au prénom.  Tu t'appelles Paul et tu sais chanter ? Tu peux postuler.

Et Tom Lehrer est mort le 26 juillet, et ça m'attriste beaucoup.

J'ai eu beaucoup de travail à faire sur ordi ce mois-ci histoire de boucler tout avant le 19, et ma semaine de vacances, et comme il s'agit beaucoup de saisie, un travail assez répétitif et qui peut se faire en écoutant de la musique, je ne m'en suis pas privée. Et ça me permet de me couper des discussions des collègues en open-space , du bruit de la ventilation, des sonneries de téléphone. Dans ces cas là, je préfère écouter des morceaux dynamiques mais sans paroles pour ne pas essayer de les comprendre. D'où cette profusion d'albums instrumentaux, d'ambient, d'electro, de BO.. d'expérience, c'est ce qui me convient le mieux pour travailler sans me laisser distraire. Et plus généralement cette profusion d'écoutes.

77/100, et il reste encore 5 mois avant la fin de l'année, je pense que je vais pulvériser l'objectif. On n'y est pas encore, mais selon comment ça tourne, je pourrais bien le réévaluer.

Pratique
Evidemment ça se tasse en été, , du moins je ne touche plus le basson ( le dernier concert a eu lieu le 29 juin et c'était déjà très tard, dans un climat tropical très éprouvant), jouer sans climatisation ni humidification serait l'assurance de sortir des notes atrocement fausses. Pour la rentrée je ne sais pas trop commet ça va se passer. L'un des deux orchestres arrête son activité après plus de 30 ans du moins le chef s'arrête, donc à moins que quelqu'un ne prenne la suite, c'est mal parti ( il est de plus en plus difficile de recruter des instrumentistes, du moins autres que clarinettes et trompettes. Nous n'avons pas de hautbois, trop peu de saxophones, et une disproportion de cuivres). A priori, vu que mon instrument est rares, les autres orchestres de la région vont se battre pour me récupérer, mais.. ce ne sera pas avant janvier, parce que 3 orchestres en même temps, ce serait trop compliqué en bossant, et encore faut-il qu'on puisse co-voiturer. A priori quelque chose s'amorce en ce sens, probablement pour 2026.

Mais c'est donc l'occasion de se replonger un peu dans la théorie. Et de réviser ce qui a été fait en piano tout au long de l'année.
donc Basson : 0h de plus
Piano: 14H20 (ouaip une légère baisse par rapport au mois dernier, et ça ne va pas s'améliorer en août, vu que je pars 10 jours loin de mon piano)
2 concerts/ spectacles: un concert de koto et un autre flûte/ basson

Autres images

alors oui mais... je ne vais pas aller avec du matos d'ingé son au feu d'artifice

heu , le fil fantôme, le retour. Mais un pantalon à étoiles, ça change

le fil branché sur lui-même, et bon... faire du yoga sous les feux d'artifices, pas trop non...mais l'idée du contre jour est pas mal


lundi 21 juillet 2025

La procrastination - John Perry

 Quand un professeur de philosophie, et procrastinateur assumé décide de ( mettre des mois à ) consacrer un article à son défaut principal.


Je ne sais pas trop pourquoi j'ai pris ce livre à la couverture très sobre, la thématique,  la 4e de couverture qui annonce de l'humour... mais c'est une bonne pioche. Et je m'y suis beaucoup reconnue. 
Et ça fait plaisir de voir quelqu'un parler de notre défaut ( encore que) commun, mais sans en faire des caisses ou suggérer mille manières (non efficace) d'en venir à bout. Mais en en citant les inconvénients ET les avantages avec, je confirme,  un humour sarcastique et une mauvaise foi assez réjouissantes
Comme John, je suis une procrastinatrice structurée . Bon, je suis même moins pire que lui, parce que je ne laisse pas passer les délais lorsque quelqu'un me donne une date butoir, maiiiis je vais effectivement le faire le plus tard possible. en terminale, nous avions cours de philo presque tous les jours et la spécialité de la prof était de nous refiler à l'issue du cours du lundi le sujet de la dissertation à lui rendre impérativement le lundi prochain. Je trouvais son cours assommant - pas la philo en elle-même, mais le cours - et je détestais le principe de la dissertation. Donc comme je n'avais rien à dire, j'attendais évidemment le dimanche après midi pour m'y mettre. Mais à ma décharge d'autres profs nous donnaient des exercices du mardi pour le jeudi, donc prioritairement prioritaires. Des listes de vocabulaires de 6 à 8 pages à apprendre d'une semaine à l'autre, donc, pas d'autre moyen que d'en apprendre une par jour tous les jours. 


Clairement la philo n'était pas ma priorité malgré le coefficient 7, et je préférais que ça me pourrisse mon dimanche après-midi entier plutôt que tous les jours au goutte à goutte. Je n'avais pas plus à dire ( et quand j'ai retrouvé mes devoirs notés des années après,  je n'ai plus rien compris à  ce que j'avais écrit.  Pourtant,  parfois j'avais la moyenne, j'ai eu un 11 providentiel au bac)

En plus c'est typiquement le genre de chose que je ne peux pas faire en la coupant en petit morceaux: l'exercice de la dissertation ne s'y prête pas, donc une fois lancée, autant y passer quatre heures de toute façon, ce sera ça les conditions de l'examen autant s'y habituer ( je sais depuis que c'est comme ça que je suis efficace: je préfère me concentrer longtemps sur UN truc, sans distraction, plutôt que passer d'une activité à l'autre une fois que je suis lancée. La surcharge cognitive nécessaire pour s'y mettre est déjà assez pénible pour ne pas s'imposer ça tous les jours)
A priori ça me réussit assez bien. 
je savais qu'elle  me servirait  un jour. Quand ça me saoule,  difficile  d'entretenir une motivation  déjà  très ténue.

Je me retrouve aussi dans l'organisation horizontale: L'auteur part du principe que l'organisation verticale ( en dossiers, bien classés et rangés dans un placard) ne convient pas à tous et qu'il a besoin d'une organisation horizontale, qui permet d'avoir tout tout le temps sous la main. Je suis tellement d'accord. J'ai là aussi depuis pris conscience que c'est probablement dû à mon absence presque totale de mémoire visuelle: si je ne vois plus quelque chose, pour mon cerveau, ça n'existe pas et n'a jamais existé. J'ai donc l'excuse parfaite: non mon bureau n'est pas en bordel ( et de toute façon, en matière de pagaille, je suis loin de Georges Dumézil. Si la pagaille avait une échelle de mesure, ce serait l'échelle Dumézil, avec "Georges" comme degré ultime). Mais je sais d'expérience que rien ne sert d'aller à l'encontre de ma nature et d'avoir un rangement standard quand mon cerveau ne fonctionne pas de manière standard. Et qu'il n'y a aucun moyen de la standardiser. 
Georges Dumézil est probablement le croquemitaine  que Mari Kondo voit dans ses pires cauchemars. C'est ma caution " tant que ma pagaille n'atteint pas le plafond, j'ai de la marge "

Par contre je confirme , on repousse des trucs importants jusqu'à ce qu'on n'ait plus la possibilité de repousser ( comme le devoir de philo sous peine de prendre une bulle), mais nous ne sommes pas improductifs pour autant. Nous abattons une quantité impressionnante de tâches, j'ai presque envie de dire " de quêtes" annexes, en termes de RPG, pour éviter de se coller à celle importante mais pas d'une urgence vitale, et qui nous gave. Dans mon cas, les courriers administratifs ( niveau "noix vomique" sur l'échelle de la purge), ça va beaucoup mieux depuis que j'ai appris à les faire rédiger par l'IA en lui fournissant les données, le style voulu, etc... Je n'ai pas besoin que chat GPT fasse de l'art ou pense à ma place, je lui demande juste de me rédiger mes courriels de relance pour bouger les fesses de mon directeur qui n'a toujours pas répondu à ma demande de temps partiels ( à fournir avant fin avril, je la lui ai donnée, en bonne procrastinatrice, le 25 avril, c'est vers la fin, mais dans les délais, merci encore Chat GPT pour ton aide). Je le soupçonne de procrastiner parce qu'il ne veut pas donner de réponses et ne sait pas comment me refuser un temps partiel de droit, preuves fournies à l'appui, et que ça le gave.
Je le soupçonne aussi plus généralement et vu sa propension à coller 2 réunions ensembles, d'être tête-en-l'air et d'avoir atteint sa limite de Peter ( par contre il est toujours d'attaque pour répondre aux sollicitation politiques... je devrais le surnommer Kiwi, le spécialiste du cirage de pompes)

Donc j'ai envie de faire de ça mon commandement numéro UN " chaque fois que tu peux te délester d'une corvée administrative sur l'IA, fais-le. Vérifie, mais, utilise-moi cet outil intelligemment, c'est son objectif premier"
L'IA n'existait pas pour ce genre de tâches quand John Perry a écrit son ouvrage, mais je suis à peu près sûre qu'il s'en sert maintenant. En tout cas, son sens de l'humour me plaît et il m'es extrêmement sympathique. En tout cas ses cours devaient être autrement plus intéressants que ceux de la terminale! Je vais essayer d'écouter son emission " philosophy talk", ça me fera pratiquer l'anglais.

Et donc pour l'ami John, la procrastination est surtout un effet secondaire de deux choses: le perfectionnisme, qui fait qu'on repousse parce qu'on ne veut dans le fond pas rendre un devoir/ manuscrit/ travail bâclé..  jusqu'au moment ou " bon, zut, de toute façon, ce sera bâclé, je n'ai pas le temps de fignoler" et donc c'est une manière de tromper notre cerveau qui croit que la perfection existe et se refuse à rendre quelque chose de non parfait. Là, on a au moins l'excuse de se dire " c'est bâclé, parce que je n'ai pas eu le temps, je m'organiserais mieux la prochaine fois" tout en sachant que la prochaine fois ce sera exactement la même histoire. Parce que...
Parce que deuxième facteur: nous faisons les choses  vraiment urgentes qui peuvent avoir des conséquences désastreuses ( déclaration d'impôts, surveiller ses comptes, payer ses factures,  et pour la majeure partie d'entre nous ne pas traîner à aller se faire soigner quand ça ne va pas. Aller faire pipi quand c'est pressant est aussi quelque chose qu'on peut difficilement remettre). Par contre quand quelque chose est moyennement urgent, et n'a pas d'enjeu vitale, nous traînons la patte, par manque de raisons , de challenge, d'intérêt...


John rajoute encore la curiosité insatiable dans le lot et je suis tout à fait d'accord: je ne scrolle pas indéfiniment sur les réseaux sociaux, je ne passe pas mes soirées devant des talks shows, mais je passe un temps équivalent sur des vidéos qui m'intéressent VRAIMENT ( bonus : quand une collègue te dit " mais comment tu sais ça toi?" et que tu lui dit " ben j'ai écouté un podcast à ce sujet, et comme j'ai une bonne mémoire auditive, je m'en souviens". Inconvénient: à force les gens s'attendent à ce que vous sachiez tout sur tout et sont déçus quand vous leur avouez " ha non, je n'ai absolument pas vu cette série, tu sais je n'ai pas Netflix et je n'aime pas les séries" ou " oui je connais les lois de la thermodynamique, mais non, je n'ai absolument aucune connaissance de la mécanique auto, je n'ai pas de voiture et aucune intention d'en avoir une un jour") Cette curiosité insatiable est d'ailleurs un piège, puisqu'on commence tout un tas d'activités par curiosités et soit on laisse tomber ( le meilleurs cas, puisqu'on n'y reviendra pas), soit on s'accroche à notre nouvelle passion et notre temps libre se réduit d'autant plus.

A noter que l'ouvrage est une réédition, augmentée d'un appendice de 2020, sur la procrastination pendant le confinement. John Petty avoue avoir passé un temps assez colossal devant les infos comme beaucoup d'autres gens, culpabilisant de ne pas enfin faire ce qu'il n'avait jamais le temps de faire.
En 2025, j'ai un autre point de vue: il y a les gens qui sont extravertis, qui l'ont très mal vécu, n'ont rien pu faire parce qu'ils étaient en état de choc. 
et les introvertis, pour qui le confinement est sinon un mode de vie, du moins absolument pas un problème. C'est mon cas. A ce moment là, j'ai bouclé en un temps record mes révisions pour les partiels à distance, préparé mon déménagement ( repoussé à mai), discuté comme jamais avec des gens partout dans le monde via internet, commencé à jouer du piano en autodidacte ( 2° confinement et je continue 5 ans plus tard avec des cours, sérieusement), révisé les langues, fait du vélo d'appartement en regardant les programmes d'orchestres et de théâtres dont je n'avais jamais entendu parler - quel dommage que ça n'ai pas continué! -  découvert mon quartier par promenades d'une heure en les savourant d'autant plus qu'elles étaient limitées. D'un coup, le monde entier a validé mon mode de vie , et je ne me suis jamais senti aussi bien, ça aurait pu durer 5 ans sans que j'en souffre. Justement parce que plus rien n'est devenu aussi urgent que  rester chez soi et éviter d'être malade - je n'ai jamais chopé le covid, et je ne sais pas si c'est une question de chance, ou un effet des vaccins, ou de mon système immunitaire digne de Wolverine. Tout le reste étant mis au même niveau, beaucoup de gens en ont réellement profité pur apprendre des choses: j'ai discuté avec une dame qui a commencé la guitare et un monsieur qui a découvert l'intérêt de cuisiner maison. Certains ont appris/ révisé une langue. 
Beaucoup, et surtout des femmes, ont remis en cause les injonctions sociales ( du type:  adios le soutien-gorge, désagréable cage à nichons, je ne le remettrai pas. Est-ce que j'ai vraiment besoin de tant de maquillage avec un masque? Hoo et après 4 semaines sans maquillage, ma peau n'a jamais été aussi saine, je ne vais pas recommencer, rien ne m'y oblige... Merde à l'épilation comme seul standard de féminité. Et j'ai fait de sacrées économies en me laissant pousser les cheveux, pas besoin d'aller chez le coiffeur deux fois par mois)
Donc là, je ne me reconnais pas dans le portrait du procrastinateur en temps de confinement. Ce qui me fait penser qu'outre mon manque de mémoire visuelle, ma procrastination qui ne touche que ce qui me saoule, vient surtout du fait que je ne me reconnais pas dans les comportements socialement valorisés ( en général, ceux valorisés par le capitalisme), et auquel mon cerveau ne comprend rien, et donc ne reconnait aucune validité. en clair, j'ai besoin de temps plus que d'argent, c'est ma priorité, et donc je ne vois pas l'intérêt de travailler plus pour gagner plus d'argent, si ça me prive du temps pour faire des choses par ailleurs totalement gratuites ou presque. Une procrastination active due non pas à un défaut de perception du temps, mais parce que je le considère en fait comme plus précieux que l'argent. Je ne serai jamais riche avec une manière telle de penser, à part de gagner à la loterie, et là encore, je placerais mon pognon de manière à ne plus avoir à travailler un seul jour de ma vie!
Il y a autant de types de procrastinateurs que de procrastinateurs, je pense. La mienne est modérée et j'arrive à la limiter pour qu'elle n'impacte pas les autres.

Après tout, je me connais moi-même, et socrate serait content de moi " gnôthi seauton", Ca reste pleinement philosophique ( comment la mauvaise  foi  de John déteint  sur moi ? 😂)