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Tout simplement parce qu'on y trouve un peu de tout, par ordre de pagaille. Cette idée de collection sans thème déterminé me plaît...

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samedi 2 août 2025

Après avoir fini mon café, j'ai tout quitté pour une île grecque - Eliane Saliba Garillon

 Voilà  une lecture qui s'est glissée  dans mon planning ( une animation à faire à la bibliothèque  cette semaine  sur le thème  de la Grèce, j'ai donc repris ce livre dont une collègue avait  lu un extrait dans un autre contexte, on reprend et on remanie les thématiques faute de temps et d'inspiration pour en explorer de nouvelles)

Là,  c'est "le petit déjeuner  littéraire " estival, et donc vacances, îles,  il y a un passage sur la culture des cafés en Grèce,  avec un peu de rebetiko  en fond musical, ça ira bien.

Donc comme le livre n'était pas bien épais, j'en ai profité  pour le lire en entier pendant mes vacances. Et le moins qu'on puisse dire c'est que ce n'est pas vraiment ce à quoi je m'attendais. Est-ce que  je l'ai lu avec plaisir ou sans déplaisir? Oui. Est-ce que je vais en garder un souvenir marquant ? Non.

Je ne savais pas qu'il  s'agissait de "roman détente", genre que je n'avais pas tenté jusqu'à présent , c'est fait et... je ne jugerai pas sur un seul, mais a priori,  ce n'est pas ma tasse de thé  ... ou de café.

Le point de départ tient à l'arrière d'une carte postale envoyée de Paros: Fina, quadragénaire,  traductrice, s'ennuie à mort dans sa vie quotidienne. Son mari est un riche ingénieur,  chiant comme la pluie. Quoi qu'elle fasse, il la critique,  et la rabaisse d'un " pff, n'importe quoi". Un de trop. Après avoir bu son café, Fina le quitte après 12 ans à mettre sa personnalité en veille. Et décide sur un coup de tête d'aller à Paros, parce  qu'elle traduit les memoires d'une actrice hollywoodienne venue passer ses dernières années là-bas.  Et donc elle trouve une location pour au départ 3 mois, chez un vieux monsieur et son petit fils, ils vont devenir  amis, la traduction prend son temps, et le sejour de Fina se prolonge, entre découverte de la culture locale, des habitants forcément simples et sympathiques  et...

Et c'est là que j'ai beaucoup à redire : les clichés. Costi, le vieux monsieur grec est simple, enjoué et naturellement philosophe. Et parle anglais ( mais comme le roman est écrit en français,  on a vite l'impression  que tout le monde sur cette île est bilingue, jusqu'aux vieux deux musiciens libanais d'Antiparos). Ha, et il insiste  lourdement sur sa santé  déclinante, et le fait que son petit fils aime beaucoup Fina. Damn'! Serait-ce important pour l'intrigue?

Le petit Andraos est par chance, parfaitement bilingue parce qu'il est né  aux USA, et parfaitement orphelins,  puisqu'il est revenu vivre en Grèce  chez son grand-père à  la mort de ses parents. Il est aussi très mature pour son âge, hein, il se pose plein de questions sur la solitude, la parentalité, etc.....puis Fina n'a pas d'enfant, on sent venir le truc gros comme une maison de riche américaine excentrique dans les Cyclades. Damn'! Serait-ce aussi important pour l'intrigue?

Solal, le mari, est parfaitement insupportable  mais moins que sa mère, la belle-doche riche, snob, et parfaitement antipathique. 
Et bien qu'elle ait deux filles, il n'y en a que pour son fils.  Fina s'entend bien avec ses belles-soeurs pour exactement  cette raison  d'être  toutes les trois méprisées par la vieille.. mais ça  n'est pas plus utilisé que ça, donc pas super important pour l'intrigue

Aviva, la tante octogénaire Fina, est parfaitement excentrique, le cliché  de l'artiste peintre restée  célibataire toute sa vie. elle sert surtout de contrepoint à tout le reste.

Maureen, la vedette américaine est parfaitement morte. Et était de son vivant, une peau de vache, finalement assez semblable à la belle-mère de Fina. Et "comme par hasard", ce qu'elle raconte dans ses mémoires correspond  chapitre par chapitre à ce que vit Fina recluse volontaire sur la même  île. Etrangement, Fina ne la déteste pas et en vient même à la trouver sympathique.

Et là, le manque de réalisme me pose problème : Fina  n'a pas appris  un mot de grec en un an et demi et pourtant  papote avec l'épicier, la mercière, le propriétaire du restaurant, les hôteliers, et.. tout le monde. On part du principe que si c'est une zone touristique,  tout le monde y est bilingue, même s'ils passent leur temps à dire qu'ils ne connaissent pas le français et que leur niveau d'anglais est très bas.

La belle-famille est forcément une famille Lequesnoy, des bourgeois parisiens à l'opposé de la simplicité naturelle de Paros (même Rousseau était moins cliché, à ce niveau-là). Paris est présenté de manière très négative. Et pourtant, dans le récit, il est sans cesse fait référence à des endroits à Paris, le café  acheté  rue Tartempion, l'appartement dans le boulevard Truc, le restaurant  et les boutiques du quartier bidule. Et des auteurs qu'on est supposés avoir lus ( Ormesson, BHL, Gibran..) Comme si tout lecteur français devait forcément connaître tout ça par coeur ( ce qui est d'autant plus étrange  qu' Eliane Saliba Garillon est libanaise. Francophone, mais une libanaise qui habite au Liban). Le film Mamma mia, dont on suppose que tout le monde l'a vu - j'apprends donc que ça  se passe en Grèce et que non ce n'est pas un film italien, donc. Et je ne l'ai pas vu, et n'en ai pas l'intention.

Or, là, je suis paumée. Ca ressemble à un sorte de connivence culturelle dont je me sens pas mal exclue, comme si le lecteur type était pensé pour être une femme parisienne de 45 ans. Je suis une provinciale provençale de 48 ans. Et à la lecture, c'est curieusement Paris et ses références  qui me sont totalement étrangères, alors que la vie grecque telle que décrite est plus proche de mon quotidien. C'est là que j'ai l'impression  d'une part de be pas être  le lectorat visé, puisque des codes supposés communs m'échappent absolument.  Mais j'ai eu aussi l'impression de lire un prospectus  non touristique, destiné à le faire comprendre  que la vie à Paris, c'est nul, et que le mariage est une monumentale erreur. Non, mais je le savais déjà,  c'est bien pour ça  que je n'ai aucune envie d'habiter à Paris ou de me marier 😂

Et après tout ça,  et une romance amorcée avec un canadien de passage (et peu utile, saut pour faire encore plus comprendre par contrepoint que Solal,  le légitime, est un gros nul) , et l'adoption anecdotique d'un chat (parce que toute personne aimant les livres est liée aux chats, c'est dans le cahier des charges : auteur, libraire, bibliothécaire,  traducteur... ce cliché a la vie dure) , donc après tout ça,  la fin est ... décevante. 
À quoi bon nous montrer une femme qui reprend sa vie en main, si c'est pour que sa vie soit en fin de compte à nouveau inféodée aux décisions des autres? Le vieux Costi lui force mine de rien souvent la main, son mari continue à s'imposer à distance, même Maureen - ou son fantôme - semble vouloir depuis la tombe contrecarrer ses projets...Elle est tout sauf la femme libre qui décide pour elle-même. Oui elle est partie, mais n'a pas vraiment appris à dire " Merde" aux autres en 1 an et demi.

Et puis.. il y a dans cette histoire au moins autant de vieux que dans un récit de Perceval, c'est étrange cette manie de mettre des vieux partout. 

Donc, ça  se lit plutôt bien, mais...je m'attendais quand même à un peu plus d'intérêt et un peu moins d'invraisemblances. Roman détente, certes, mais ce n'est pas une raison pour y mettre AUTANT de clichés. Ou alors, il aurait fallu y aller à donf' et y mettre de l'humour un peu plus burlesque. Là, c'est juste.. un peu plat.

jeudi 31 juillet 2025

défi "100 disques dans l'année" volume 2, piste 7: juillet

 Evidemment, le symbole de juillet (Au Canada le 1°, aux USA le 4, en France le 14 et en Belgique le 21,  et les hanabi à date variable au Japon) ce sont les feux d'artifice. Allez, Bing, montre moi ce que tu peux faire avec mon avatar violet qui a mangé des crêpes en février, son gâteau d'anniversaire en avril et bu des litres de café au fil des mois...
J'aurais pu lui demander plus spécifiquement une représentation du festival d'Avignon, on verra l'an prochain.

Juillet commence en tout cas de manière "caliente" vu que la canicule de fin juin se prolonge et n'augure rien de bon pour ma pratique du piano dans une pièce étouffante. Il n'y aura probablement pas de basson ce mois-ci, vu l'incompatibilité des bois avec un temps très chaud et très sec.
Il n'y aura d'ailleurs probablement pas beaucoup d'activité sportive, vu qu'on nous annonce canicule sur canicule. Bon ça libèrera du temps pour écouter plus de musique ou travailler autrement.

les fils sont bizarrement placés, et je souffre du symptôme " figurante de dessin animé" à savoir que je n'ai ni yeux ni bouche. Et j'ai aussi une étrange habitude de porter des pulls n'importe comment et des pantalons rayés en toute saison.


Ecoutes (18)

Quincy Jones - Air Mail Special (jazz & soul, 2023), l'album date de 2023, mais il s'agit d'enregistrement live bien plus anciens dont je n'ai pas trouvé les dates exactes, probablement années 1960/1970
Kokubo Takashi - The Day I saw the Rainbow ( Ambient, 1983)
Brian Eno - Ambient 2: the  Plateaux of Mirror ( Electro 1980)
Salkamoto Ryuichi - B-2 Unit (electro, expérimental 1980)
Yoshimura Hiroshi - surround ( Ambient, 1986)
Popol Vuh - Affenstunde ( Krautrock, 1970)
Tangerine Dream - Electronic Meditation ( Krautrock 1970)
Yes - Fragile ( Rock progressif 1971)★ soit on adore , soit on déteste. J'adore Roundabout, the Fish South Side of the Sky, et l'incroyable Heart of the Sunrise.
Vangelis - Blade Runner (BOF , 1982)★ un incontournable de la BO de film, et pourtant si réussi qu'il est écoutable pour lui-même.
Philip Glass - Glassworks (minimalisme, 1981)
Sakamoto Ryuichi - Merry Christmas, Mr Lawrence ( BOF, 1983) ★ un autre incontournable de la musique de film, on entendait la piste titre partout en 1983 ( anecdote: et pour cette raison, elle reste fixée dans ma mémoire, un jour de fin aout 1983, on préparait ma rentrée en CP, et on était allés au supermarché me chercher un cartable de la taille nécessaire - donc la moitié de la mienne au moins - quand j'ai entendu consciemment ce titre sans savoir ce que c'était, alors qu'on faisait le plein à la station service. Depuis il m'est toujours resté en tête et est lié à cette impression " fin de vacances" et " odeur d'essence")
Black Sabbath - Paranoid ( hard rock, 1970)★, So long Ozzy, Parnoid reste un album incontournable de toute discographie hard rock qui se respecte
( et c'est consternant de voir qu'il faut la mort de quelqu'un pour que les médias grand-public prennent le hard rock au sérieux, alors qu'il existe depuis plus de 50 ans)

Strawberry alarm clock - Incense and Peppermints ( Psychédélique , 1967)★, jolie découverte, je ne connaissas que la chanson titre ( découverte, on ne rigole pas, grâce aux Simpsons.. sériée qui a toujours eu une excellente bande son), tout le reste vaut le coup

Black Sabbath - Black Sabbath ( hard rock, 1970) Je procède  dans le désordre!

Iron Maiden - Iron Maiden (heavy metal, 1980) je ne connaissais pas les deux premiers albums. C'est musicalement familier et vocalement déroutant,  je savais qu'avant Bruce Dickinson,  le chanteur était Paul Di Anno.*

Iron Maiden - Killers ( heavy metal, 1981). Paul fait du bon travail,  mais pour moi Maiden est indissociable de la voix de Bruce Dickinson 

Iron Maiden - The Number of the beast ( heavy metal, 1982)★ YES! incontournable. Que ce soit  The number of the beast, Run to the hills, Gangland, cet album est incroyable.  Tiens, voilà  un premier  candidat pour les disques incontournables du prochain mois anglais. Et ce sera l'occasion  de prler de ce type incroyable qu'est Bruce Dickinson.

AC/DC - High Voltage ( Hard Rock 1976)★ Ouvrir un disque de hard rock avec de la cornemuse, fallait l'oser! Je ne l'avais plus réécouté depuis trop longtemps et c'est toujours un énorme pied!

*Aujourd'hui 30 juillet, Paul Day vient de mourir. Il était le premier chanteur de Maiden avant Paul Di Anno. Oui mais...Bruce Dickinson ne s'appelle pas Bruce, en fait, c'est son deuxième prénom.  Son premier prénom  est ...Paul. Et ça  m'éclate.  Iron Maiden, le groupe qui caste son chanteur au prénom.  Tu t'appelles Paul et tu sais chanter ? Tu peux postuler.

Et Tom Lehrer est mort le 26 juillet, et ça m'attriste beaucoup.

J'ai eu beaucoup de travail à faire sur ordi ce mois-ci histoire de boucler tout avant le 19, et ma semaine de vacances, et comme il s'agit beaucoup de saisie, un travail assez répétitif et qui peut se faire en écoutant de la musique, je ne m'en suis pas privée. Et ça me permet de me couper des discussions des collègues en open-space , du bruit de la ventilation, des sonneries de téléphone. Dans ces cas là, je préfère écouter des morceaux dynamiques mais sans paroles pour ne pas essayer de les comprendre. D'où cette profusion d'albums instrumentaux, d'ambient, d'electro, de BO.. d'expérience, c'est ce qui me convient le mieux pour travailler sans me laisser distraire. Et plus généralement cette profusion d'écoutes.

77/100, et il reste encore 5 mois avant la fin de l'année, je pense que je vais pulvériser l'objectif. On n'y est pas encore, mais selon comment ça tourne, je pourrais bien le réévaluer.

Pratique
Evidemment ça se tasse en été, , du moins je ne touche plus le basson ( le dernier concert a eu lieu le 29 juin et c'était déjà très tard, dans un climat tropical très éprouvant), jouer sans climatisation ni humidification serait l'assurance de sortir des notes atrocement fausses. Pour la rentrée je ne sais pas trop commet ça va se passer. L'un des deux orchestres arrête son activité après plus de 30 ans du moins le chef s'arrête, donc à moins que quelqu'un ne prenne la suite, c'est mal parti ( il est de plus en plus difficile de recruter des instrumentistes, du moins autres que clarinettes et trompettes. Nous n'avons pas de hautbois, trop peu de saxophones, et une disproportion de cuivres). A priori, vu que mon instrument est rares, les autres orchestres de la région vont se battre pour me récupérer, mais.. ce ne sera pas avant janvier, parce que 3 orchestres en même temps, ce serait trop compliqué en bossant, et encore faut-il qu'on puisse co-voiturer. A priori quelque chose s'amorce en ce sens, probablement pour 2026.

Mais c'est donc l'occasion de se replonger un peu dans la théorie. Et de réviser ce qui a été fait en piano tout au long de l'année.
donc Basson : 0h de plus
Piano: 14H20 (ouaip une légère baisse par rapport au mois dernier, et ça ne va pas s'améliorer en août, vu que je pars 10 jours loin de mon piano)
2 concerts/ spectacles: un concert de koto et un autre flûte/ basson

Autres images

alors oui mais... je ne vais pas aller avec du matos d'ingé son au feu d'artifice

heu , le fil fantôme, le retour. Mais un pantalon à étoiles, ça change

le fil branché sur lui-même, et bon... faire du yoga sous les feux d'artifices, pas trop non...mais l'idée du contre jour est pas mal


lundi 21 juillet 2025

La procrastination - John Perry

 Quand un professeur de philosophie, et procrastinateur assumé décide de ( mettre des mois à ) consacrer un article à son défaut principal.


Je ne sais pas trop pourquoi j'ai pris ce livre à la couverture très sobre, la thématique,  la 4e de couverture qui annonce de l'humour... mais c'est une bonne pioche. Et je m'y suis beaucoup reconnue. 
Et ça fait plaisir de voir quelqu'un parler de notre défaut ( encore que) commun, mais sans en faire des caisses ou suggérer mille manières (non efficace) d'en venir à bout. Mais en en citant les inconvénients ET les avantages avec, je confirme,  un humour sarcastique et une mauvaise foi assez réjouissantes
Comme John, je suis une procrastinatrice structurée . Bon, je suis même moins pire que lui, parce que je ne laisse pas passer les délais lorsque quelqu'un me donne une date butoir, maiiiis je vais effectivement le faire le plus tard possible. en terminale, nous avions cours de philo presque tous les jours et la spécialité de la prof était de nous refiler à l'issue du cours du lundi le sujet de la dissertation à lui rendre impérativement le lundi prochain. Je trouvais son cours assommant - pas la philo en elle-même, mais le cours - et je détestais le principe de la dissertation. Donc comme je n'avais rien à dire, j'attendais évidemment le dimanche après midi pour m'y mettre. Mais à ma décharge d'autres profs nous donnaient des exercices du mardi pour le jeudi, donc prioritairement prioritaires. Des listes de vocabulaires de 6 à 8 pages à apprendre d'une semaine à l'autre, donc, pas d'autre moyen que d'en apprendre une par jour tous les jours. 


Clairement la philo n'était pas ma priorité malgré le coefficient 7, et je préférais que ça me pourrisse mon dimanche après-midi entier plutôt que tous les jours au goutte à goutte. Je n'avais pas plus à dire ( et quand j'ai retrouvé mes devoirs notés des années après,  je n'ai plus rien compris à  ce que j'avais écrit.  Pourtant,  parfois j'avais la moyenne, j'ai eu un 11 providentiel au bac)

En plus c'est typiquement le genre de chose que je ne peux pas faire en la coupant en petit morceaux: l'exercice de la dissertation ne s'y prête pas, donc une fois lancée, autant y passer quatre heures de toute façon, ce sera ça les conditions de l'examen autant s'y habituer ( je sais depuis que c'est comme ça que je suis efficace: je préfère me concentrer longtemps sur UN truc, sans distraction, plutôt que passer d'une activité à l'autre une fois que je suis lancée. La surcharge cognitive nécessaire pour s'y mettre est déjà assez pénible pour ne pas s'imposer ça tous les jours)
A priori ça me réussit assez bien. 
je savais qu'elle  me servirait  un jour. Quand ça me saoule,  difficile  d'entretenir une motivation  déjà  très ténue.

Je me retrouve aussi dans l'organisation horizontale: L'auteur part du principe que l'organisation verticale ( en dossiers, bien classés et rangés dans un placard) ne convient pas à tous et qu'il a besoin d'une organisation horizontale, qui permet d'avoir tout tout le temps sous la main. Je suis tellement d'accord. J'ai là aussi depuis pris conscience que c'est probablement dû à mon absence presque totale de mémoire visuelle: si je ne vois plus quelque chose, pour mon cerveau, ça n'existe pas et n'a jamais existé. J'ai donc l'excuse parfaite: non mon bureau n'est pas en bordel ( et de toute façon, en matière de pagaille, je suis loin de Georges Dumézil. Si la pagaille avait une échelle de mesure, ce serait l'échelle Dumézil, avec "Georges" comme degré ultime). Mais je sais d'expérience que rien ne sert d'aller à l'encontre de ma nature et d'avoir un rangement standard quand mon cerveau ne fonctionne pas de manière standard. Et qu'il n'y a aucun moyen de la standardiser. 
Georges Dumézil est probablement le croquemitaine  que Mari Kondo voit dans ses pires cauchemars. C'est ma caution " tant que ma pagaille n'atteint pas le plafond, j'ai de la marge "

Par contre je confirme , on repousse des trucs importants jusqu'à ce qu'on n'ait plus la possibilité de repousser ( comme le devoir de philo sous peine de prendre une bulle), mais nous ne sommes pas improductifs pour autant. Nous abattons une quantité impressionnante de tâches, j'ai presque envie de dire " de quêtes" annexes, en termes de RPG, pour éviter de se coller à celle importante mais pas d'une urgence vitale, et qui nous gave. Dans mon cas, les courriers administratifs ( niveau "noix vomique" sur l'échelle de la purge), ça va beaucoup mieux depuis que j'ai appris à les faire rédiger par l'IA en lui fournissant les données, le style voulu, etc... Je n'ai pas besoin que chat GPT fasse de l'art ou pense à ma place, je lui demande juste de me rédiger mes courriels de relance pour bouger les fesses de mon directeur qui n'a toujours pas répondu à ma demande de temps partiels ( à fournir avant fin avril, je la lui ai donnée, en bonne procrastinatrice, le 25 avril, c'est vers la fin, mais dans les délais, merci encore Chat GPT pour ton aide). Je le soupçonne de procrastiner parce qu'il ne veut pas donner de réponses et ne sait pas comment me refuser un temps partiel de droit, preuves fournies à l'appui, et que ça le gave.
Je le soupçonne aussi plus généralement et vu sa propension à coller 2 réunions ensembles, d'être tête-en-l'air et d'avoir atteint sa limite de Peter ( par contre il est toujours d'attaque pour répondre aux sollicitation politiques... je devrais le surnommer Kiwi, le spécialiste du cirage de pompes)

Donc j'ai envie de faire de ça mon commandement numéro UN " chaque fois que tu peux te délester d'une corvée administrative sur l'IA, fais-le. Vérifie, mais, utilise-moi cet outil intelligemment, c'est son objectif premier"
L'IA n'existait pas pour ce genre de tâches quand John Perry a écrit son ouvrage, mais je suis à peu près sûre qu'il s'en sert maintenant. En tout cas, son sens de l'humour me plaît et il m'es extrêmement sympathique. En tout cas ses cours devaient être autrement plus intéressants que ceux de la terminale! Je vais essayer d'écouter son emission " philosophy talk", ça me fera pratiquer l'anglais.

Et donc pour l'ami John, la procrastination est surtout un effet secondaire de deux choses: le perfectionnisme, qui fait qu'on repousse parce qu'on ne veut dans le fond pas rendre un devoir/ manuscrit/ travail bâclé..  jusqu'au moment ou " bon, zut, de toute façon, ce sera bâclé, je n'ai pas le temps de fignoler" et donc c'est une manière de tromper notre cerveau qui croit que la perfection existe et se refuse à rendre quelque chose de non parfait. Là, on a au moins l'excuse de se dire " c'est bâclé, parce que je n'ai pas eu le temps, je m'organiserais mieux la prochaine fois" tout en sachant que la prochaine fois ce sera exactement la même histoire. Parce que...
Parce que deuxième facteur: nous faisons les choses  vraiment urgentes qui peuvent avoir des conséquences désastreuses ( déclaration d'impôts, surveiller ses comptes, payer ses factures,  et pour la majeure partie d'entre nous ne pas traîner à aller se faire soigner quand ça ne va pas. Aller faire pipi quand c'est pressant est aussi quelque chose qu'on peut difficilement remettre). Par contre quand quelque chose est moyennement urgent, et n'a pas d'enjeu vitale, nous traînons la patte, par manque de raisons , de challenge, d'intérêt...


John rajoute encore la curiosité insatiable dans le lot et je suis tout à fait d'accord: je ne scrolle pas indéfiniment sur les réseaux sociaux, je ne passe pas mes soirées devant des talks shows, mais je passe un temps équivalent sur des vidéos qui m'intéressent VRAIMENT ( bonus : quand une collègue te dit " mais comment tu sais ça toi?" et que tu lui dit " ben j'ai écouté un podcast à ce sujet, et comme j'ai une bonne mémoire auditive, je m'en souviens". Inconvénient: à force les gens s'attendent à ce que vous sachiez tout sur tout et sont déçus quand vous leur avouez " ha non, je n'ai absolument pas vu cette série, tu sais je n'ai pas Netflix et je n'aime pas les séries" ou " oui je connais les lois de la thermodynamique, mais non, je n'ai absolument aucune connaissance de la mécanique auto, je n'ai pas de voiture et aucune intention d'en avoir une un jour") Cette curiosité insatiable est d'ailleurs un piège, puisqu'on commence tout un tas d'activités par curiosités et soit on laisse tomber ( le meilleurs cas, puisqu'on n'y reviendra pas), soit on s'accroche à notre nouvelle passion et notre temps libre se réduit d'autant plus.

A noter que l'ouvrage est une réédition, augmentée d'un appendice de 2020, sur la procrastination pendant le confinement. John Petty avoue avoir passé un temps assez colossal devant les infos comme beaucoup d'autres gens, culpabilisant de ne pas enfin faire ce qu'il n'avait jamais le temps de faire.
En 2025, j'ai un autre point de vue: il y a les gens qui sont extravertis, qui l'ont très mal vécu, n'ont rien pu faire parce qu'ils étaient en état de choc. 
et les introvertis, pour qui le confinement est sinon un mode de vie, du moins absolument pas un problème. C'est mon cas. A ce moment là, j'ai bouclé en un temps record mes révisions pour les partiels à distance, préparé mon déménagement ( repoussé à mai), discuté comme jamais avec des gens partout dans le monde via internet, commencé à jouer du piano en autodidacte ( 2° confinement et je continue 5 ans plus tard avec des cours, sérieusement), révisé les langues, fait du vélo d'appartement en regardant les programmes d'orchestres et de théâtres dont je n'avais jamais entendu parler - quel dommage que ça n'ai pas continué! -  découvert mon quartier par promenades d'une heure en les savourant d'autant plus qu'elles étaient limitées. D'un coup, le monde entier a validé mon mode de vie , et je ne me suis jamais senti aussi bien, ça aurait pu durer 5 ans sans que j'en souffre. Justement parce que plus rien n'est devenu aussi urgent que  rester chez soi et éviter d'être malade - je n'ai jamais chopé le covid, et je ne sais pas si c'est une question de chance, ou un effet des vaccins, ou de mon système immunitaire digne de Wolverine. Tout le reste étant mis au même niveau, beaucoup de gens en ont réellement profité pur apprendre des choses: j'ai discuté avec une dame qui a commencé la guitare et un monsieur qui a découvert l'intérêt de cuisiner maison. Certains ont appris/ révisé une langue. 
Beaucoup, et surtout des femmes, ont remis en cause les injonctions sociales ( du type:  adios le soutien-gorge, désagréable cage à nichons, je ne le remettrai pas. Est-ce que j'ai vraiment besoin de tant de maquillage avec un masque? Hoo et après 4 semaines sans maquillage, ma peau n'a jamais été aussi saine, je ne vais pas recommencer, rien ne m'y oblige... Merde à l'épilation comme seul standard de féminité. Et j'ai fait de sacrées économies en me laissant pousser les cheveux, pas besoin d'aller chez le coiffeur deux fois par mois)
Donc là, je ne me reconnais pas dans le portrait du procrastinateur en temps de confinement. Ce qui me fait penser qu'outre mon manque de mémoire visuelle, ma procrastination qui ne touche que ce qui me saoule, vient surtout du fait que je ne me reconnais pas dans les comportements socialement valorisés ( en général, ceux valorisés par le capitalisme), et auquel mon cerveau ne comprend rien, et donc ne reconnait aucune validité. en clair, j'ai besoin de temps plus que d'argent, c'est ma priorité, et donc je ne vois pas l'intérêt de travailler plus pour gagner plus d'argent, si ça me prive du temps pour faire des choses par ailleurs totalement gratuites ou presque. Une procrastination active due non pas à un défaut de perception du temps, mais parce que je le considère en fait comme plus précieux que l'argent. Je ne serai jamais riche avec une manière telle de penser, à part de gagner à la loterie, et là encore, je placerais mon pognon de manière à ne plus avoir à travailler un seul jour de ma vie!
Il y a autant de types de procrastinateurs que de procrastinateurs, je pense. La mienne est modérée et j'arrive à la limiter pour qu'elle n'impacte pas les autres.

Après tout, je me connais moi-même, et socrate serait content de moi " gnôthi seauton", Ca reste pleinement philosophique ( comment la mauvaise  foi  de John déteint  sur moi ? 😂)

samedi 5 juillet 2025

Les jeux de 20H00, troisième étape: c'est moi la reine!

 J'ai passé beaucoup de temps avec l'anglais depuis mars, je n'arrête pas pour autant, mais pour l'été je voulais tenter de mettre en avant autre chose. L'anglais continuer évidemment, mais de manière moins " studieuse". J'ai quand même réussi à lire une longue BD en VO et à regarder un film entier avec sous-titres en VO, donc ça c'est déjà pas mal. La pratique reste quand même quotidienne vu que j'écoute, lis, commente, ou même parle avec moi même ( comme une crétine) à peu près tous les jours.

Pour la suite j'avais 3 options en tête, et un peu par hasard, pile le 1° juillet, un collègue m'a dit s'être trouvé une nouvelle marotte depuis une semaine / 10 jours. Nouvelle marotte qui est justement un des apprentissages que j'avais en attente: Les échecs.


Pour lui c'est une totale découverte, pour moi, une redécouverte. Je n'y ai jamais joué qu'avec ma mère il y a des années, et j'avais à peu près oublié les mouvements des pièces. J'ai toujours joué plus ou moins à l'instinct, sans vraiment chercher à approfondir ou apprendre des tactiques. L'occasion est trop belle, c'est un projet qui ne demande pas trop de matériel ( j'ai un échiquier et les pièces), mais requiert de l'attention et -malheureusement - un cerveau frais qui n'est pas trop engourdi par la chaleur, la cose la plus difficile à avoir en ce moment. MAIS comme c'est une redécouverte et non un apprentissage de zéro, ça peut tranquillement se faire cet été en complément d'autre chose ( je n'ai rien prévu de crocheter en été!)*

Donc 

  • matériel: ok
  • ressources: le site Chess. com et son appli vont m'être utiles, notamment les tutos et parties contre l'ordinateur. En plus en bossant dans une bibliothèque il doit y avoir aussi des bouquins à ce sujet si jamais j'en ai besoin, mais pour le moment, je vais me contenter des ressources en ligne.
  • avantage: l'appli est disponible n'importe quand, je peux même jouer en mode larve sur mon lit devant le ventilateur après une longue journée. Ou résoudre des problèmes dans le bus. Et même en allant garder la maison d'une copine, y'a aucun problème si j'ai mon ordi. Et si vous y jouez, vous pouvez m'y trouver sous le nom d'utilisateur Arphazell ( ce pseudo bizarre qui n'a pas de sens vient d'un générateur de pseudos, vu que mon prénom et ses variantes sont en général déjà utilisés, il me sert pour à peu près tous les jeux et sites liés à l'univers geek/ nerd). Signalez-moi quand-même qui vous êtes en m'ajoutant, ce serait sympa.
  • frais: l'appli coûte 25€ à l'année pour avoir accès aux tutos donc c'est un investissement acceptable.
  • objectif: c'est tout vu, puisque j'ai un collègue qui est motivé, qui fait des parties amicales à la pause déjeuner avec une autre collègue, on est tous plus ou moins débutants,  donc j'ai déjà des gens avec qui jouer quand j'aurais un peu revu les principes de base.
  • risques: à part de développer une addiction aux jeux de stratégie, ça devrait être à peu près sans risques, sauf si un mauvais joueur veut m'assommer avec l'échiquier ou me faire bouffer mes pièces.😁


Donc vu que je suis déjà la reine des échecs ( et là, c'est bien " je tente un truc et je me vautre lamentablement" qu'il faut comprendre) je me fixe surtout comme objectif de me rafraîchir la mémoire et d'apprendre quelques trucs nouveaux, pour qu'on fasse des pauses sympas entre collègues.
C'est donc parti pour 30 minutes ou plus, quotidiennes - dans l'idéal) de révisions des échecs. En 5 jours j'ai même réussi à quasiment y consacrer une heure par jour, puisque je n'ai plus d'obligations bassonesques et que le piano va aussi être mis un peu en vacances ( pour mieux le retrouver et assez vite, je me connais)

Et donc qu'est-ce que ça donne au bout des 20H ou plus? Attendez la MAJ pour le savoir

MAJ: A priori je m'en sors pas trop mal contre le logiciel - paramétré au niveau "noob"- et j'ai trouvé une autre collègue qui joue en ligne, nous sommes donc 3 à nous faire de petites parties en différé au fil de la semaine. Sans être des cracks, ils me mettent facilement la pâtée, mais c'est plutôt sympa de jouer à un jeu de stratégie en différé.
Le logiciel étant progressif, et avec des casse-tête à résoudre au quotidien, ça permet de comprendre la théorie peu à peu.

* Et un retour sur le premier apprentissage: ai-je ou non finalisé un ouvrage en crochet?

une petite pochette pour mon téléphone portable du boulot, il manque encore un bouton pour la fermer. J'ai mélangé plusieurs modèles, ce n'est pas parfait mais je suis déjà contente du résultat. Il va donc me falloir trouver autre chose pour utiliser ce qui me reste de corde.

lundi 30 juin 2025

La BO du mois anglais

 Parce que tout ce que j'ai écouté ne rentre pas dans le cadre du mois anglais, mais toutes mes écoutes british n'ont pas forcément eu de sujet dédié donc je récapépète et si possible je vous met des liens ( après tout juin c'est la fête de la musique aussi, donc on va s'écouter du bon)


- Jeff Beck  - Truth (1968) son premier album solo, et ça s'écoute carrément bien!
- Brian Eno - Music for Airports ( 1978) voir sujet ici
- Wishbone Ash - Argus (1972) inclassable, entre prog rock et débuts du hard rock, on est en plein dans ce que j'aime!
- Murray Head - Say it ain't so (1975) sujet ici
- Anthony Head - Music for Elevators ( 2002) sujet aussi ici
- Anthony Head - Staring at the sun (2014) pas de sujet puisque je l'ai écouté après la publication de mon article, mais il vaut aussi le coup, dans un genre moins electro et plus mélodique que le précédent. Mais madre mia, j'ai vraiment un gros coup de coeur pour sa voix, absolument confirmé par sa campagne de pub des années 90 pour du café lyophilisé. Rien que la voix parlée de ce monsieur pourrait me convaincre d'acheter des kilos de nescaoua juste pour l'entendre balancer des choses comme " you can't resist my coffee" (sérieux, il me faudrait son sourire provocateur et cette phrase imprimés sur un mug pour picoler du mauvais café au travail, tellement ça me fait marrer)
Heu, pas que sa voix parlée d'ailleurs, je vous rajoute donc un enregistrement de sa version jouissive de Sweet Transvestite pour une production du Rocky Horror Show sur scène, et ça devait être absolument hilarant, tant il a l'air de s'amuser à la chanter (l'orchestration est différente de celle du film, mais .. je vais donc militer pour qu'Anthony soit reconnu en France comme un excellent chanteur au même titre que son frère)


Et puisqu'on en parle, je rajoute en prime:
Une reprise de Murray Head par Roger Daltrey (enfin SIR Roger Daltrey depuis quelques jours ) et presque tous les Who, qui n' a pas à mon sens la puissance émotionnelle de l'original, ils perdent ce qui pour moi fait la force de l'original, c'est à dire une construction subtile qui commence par une voix blanche - le gars découvre qu'on l'a roulé - suivie d'un passage presque murmuré où il réfléchit à ce qu'il va se passer, avant d'être rejoint par le choeur, et de passer en pleine voix, comme si une foule entière allait manifester pour demander des comptes à Joe le menteur.)
Voyons, Anthony a repris les Who, les Who ont repris Murray, s'il avait lui aussi repris un titre de son frère, ils auraient fermé le cercle des reprises.

- Pink Floyd - The Dark Side of the Moon (1973) sujet ici
- David Bowie - The Rise and Fall of Ziggy Stardust ( 1973) sujet ici
- Richard O Brien - The Rocky horror Picture Show ( 1975) Parce que la version 1990 m'a évidement menée à réécouter celle du film, et c'est toujours une bonne idée. Et je kiffe Tim curry quoi qu'il fasse ( et involontairement il a fait plus pour la cause LGBT juste avec  ce film qu'avec de grands discours)
- Ten Years After - Stonedhenge (1969) Gros gros kif , barré et assez prog. En plus cet album continent un instrumental au piano intitulé " I can't live without Lydia" et ça c'est une preuve de bon sens: on ne peut pas vivre sans MOI :D
- Elton John - Goodbye Yellow Brick Road ( 1973) sujet ici
- The Clash - London Calling ( 1979) sujet ici
- The Sex Pistols - Never Mind the bollocks ( 1977). et c'estLà que je me dis que je ne suis pas une vraie fille, en tapant Never mind en barre de recherches on me propose en premier, " Never Mind, I find someone like you" de Adèle. Je n'aime pas la voix d'Adèle et ses complaintes, oui je le dis. Je préfère les éructations punk de Johnny Rotten. Et puis, un album à peu près intitulé " On s'en balec'", ça me fait rire.
- The Toy Dolls - A far out disc ( 1985), littéralement " un disque farfelu") on continue avec cette fois du punk barré très très drôle. Des mecs capables de chanter une comptine (Nellie The Elephant) en punk, sonner à la porte de Florence qui ne répond pas ( "Florence is deaf but there is no need to shout", c'est le titre!) charrier les auto écoles ( "Modern schools of motoring"), d'intégrer une publicité pour leur disque sur celui-ci, ou de dédier une chanson sur un autre disque à " Yul Brynner was a Skinhead".  On peut être être punk et avoir le sens de l'humour décalé! Je les kiffe et en plus ils tournent en France cet été.

Hum on va de 1968 à 2014, mais avec quand même une prédominance de la période 1972 à 1979 ( ce que j'ai écouté à côté Irlandais ou américain date des mêmes périodes, on ne se refait pas). En tout cas 14 disques rien que pour cette édition du mois anglais, j'ai fait fort.

défi "100 disques dans l'année" volume 2, piste 6: juin

 Pour juin, j'ai un invité spécial: Mr Nelson. Il était discrètement mentionné en avril, mais vu qu'il est né en juin, comme ma mère et Pouchkine, mais eux deux ne jouent pas de musique. Mais là, j'y vais à donf': pour juin le critère était que j'écoute un disque de Prince. Fallait bien que je le recase, mon gros coup de coeur musical des années passées, vu l'importance que sa musique a sur ma propre pratique musicale.
(par contre le violet n'est toujours pas lié à lui, ni a Jimi Hendrix , ni à Deep Purple, bien que mon pseudo habituel "purple velvet" soit en partie une référence à Deep Purple. C'est juste ma couleur favorite depuis hoo 48 ans! Il y a bien une petite histoire passablement ridicule sur comment je l'ai trouvé, mais bon...)

le fil est coupé mais pas grave, l'IA connaît le logo qui suffit à symboliser la personne en question, et a pris en compte le fait que je lui dise " c'est l'été et il fait beau", ça donne un côté mystique sympathique au logo qui apparait façon... Sacré Graal. Et visiblement je continue à emmener ma radio des années 1980 partout

ET j'ai un autre invité de mois ci, c'est le regretté Rory Gallagher, excellent guitariste, chanteur et saxophoniste et qui avait la réputation d'être en plus un des types les plus cools du monde, absolument accessible et pas le genre à se prendre la tête. Et Rory, c'est "juste" le gars qui a donné envie à Brian May de tout donner en guitare. 

Brian, pourtant plus âgé que lui de quelques mois, a tout fait depuis pour que son mentor soit inclus dans les listes des meilleurs guitaristes (Brian May est souvent cité dans les 10 ou 15 meilleurs aux monde, et Rory qu'il considère comme supérieur à lui, est régulièrement oublié ou relégué très loin dans le classement: trop peu connu aux USA pour qu'on s'en souvienne, ou trop blues, il faut croire)
Et, mois anglais oblige, il va y avoir pas mal de choses venues d'outre-Manche


Ecoutes (11)

Murray Head - Say it ain't so, Joe (1975, folk)★ petite pépite à découvrir ou rédécouvrir, le titre éponyme est le plus connu, mais l'album est splendide du début à la fin.
 

Anthony Head - Music for elevators ( 2002, trip hop, electro)★ le frère du précédent, je ne savais pas trop à quoi m'attendre, et c'est donc une excellente surprise.

Anthony Head - Staring at the sun (2014, folk/ jazzy)★Hop, second et dernier disque en date, et décidément, c'est aussi une excellente surprise. Il a VRAIMENT une très jolie voix, stable, juste, modulée, et mérite d'être connu comme chanteur à part entière et non comme un acteur qui chante. Et en plus il ne se cantonne pas à un seul genre, c'est une très bonne chose. Malheureusement à plus de 70 ans je doute qu'il sorte un troisième disque, puisqu'il n'en a pas fait une activité centrale jusqu'à maintenant.. Mais j'aime bien les gens qui touchent à tout.

Prince - Crystal Ball CD1 (1998, inclassable)★ mais constitué de titres des années 1984 et suivantes. une fois de plus e suis obligée de mettre une étoile, la chanson titre est énorme et le reste est excellent aussi. Je me garde 2 CD pour la prochaine fois sur cet album de 3 , mais il fallait bien fêter dignement l'anniversaire du monsieur!

Sly and the Family Stone - Stand!! ( Funk/ soul 1969)★ En mémoire de Sly stone qui vient de mourir.. quelle pépite funky, à écouter sans modération 

Richard O Brien - The Rocky Horror Picture show OST ( Opera rock/ musique de film 1975) ★. Mon petit plaisir coupable, mon anti dépresseur. J'ai déjà chroniqué le film, mais je reparlerai à l'occasion de la musique. J'aimerais bien voir une version théâtre pour octobre prochain. 

Taste - Taste (1969, blues Rock), à l'occasion des 30 ans de la mort du regretté Rory Gallagher, je me devais de le réécouter, et je le kiffe toujours autant. il y a là une touche prog que j'adore. Born on the wrong side of time est un titre fabuleux de mon  point de vue

Rory Gallagher - Rory Gallagher ( 1971, blues rock) Pas l'album le plus marquant de sa carrière, mais il y a Laundraumat et le reste est encore teinté de prog'. Heum, je ne suis pas la seule a kiffer Rory, il n'y a qu'a voir ce qu'en disent Brian May, Eric Clapton, Jimmy Page, Joe bonamassa slash ou The Edge ( la citation  de Hendrix est sujette à caution, elle ressort trop souvent comme dite par n'importe qui au sujet de n'importe qui)

Ten Years After - Stonedhenge ( 1969 jazz fusion, rock psychédélique): titrer un instrumental au piano " I can't live witouth Lydia " est une preuve de bon sens et de bon gout. Personnellement j'aime beaucoup, mais leurs vrais tubes viendront plus tard dans les années 1970)

Elton John - Goodbye Yellow Brick Road (1973, pop rock)★, voir sujet consacré

The Clash - London Calling ( 1979 punk)★.. et c'est ainsi que le punk prit la planète d'assaut.

Toy Dolls - A far out disc ( 1985, punk)★ Trop méconnus du grand public, c'est une fusion idéale entre punk et humour absurde. Je surkiffe.
Cadeau ( oui le guitariste/chanter a un bonnet de piscine pour parler des skinheads, et de Yul Brynner, et il se débrouille en guitare, pur ceux qui croient encore que le punk est réservé à ceux qui ne savent pas jouer)

Il y a beaucoup d'étoiles ce mois ci, mais... que faire, si c'est que du bon, c'est que du bon!

59/100, j'ai dépassé la moitié de l'objectif en 6 mois, youpi!

Et le bilan de la pratique?
Piano: 14h 45, donc en nette baisse par rapport aux 20h00 ou presque de mai et avril. Il y a une raison, ou plutôt 2: j'ai eu beaucoup de répétitions et concerts de basson (même si l'un a été annulé , il a été préparé) et mon piano est dans une pièce où il fait particulièrement chaud ( piano électrique sans cordes, donc pas de risque de désaccordage). Donc jour 30 minutes, même en maillot de bain devant un ou deux ventilateurs est un effort considérable que j'ai eu plus de mal à faire. J'ai rarement attend les 1h00 ou plus même quand j'avais le temps, l'énergie et la concentration sont difficiles à rassembler dans une pièce à plus de 32°C et après avoir enchaîné 2 semaines de nuits à 3H00 en myenne . Là encore chaleur = insomnie = concentration en berne.

J''ai donné au max jusqu'à fin juin, j'ai encore un cours de piano le 4 juillet, après je vais tranquillement, sans me presser, revoir pendant 2 mois ce que j'ai fait l'an passé.  Et fignoler ce qui a été un peu trop survolé.
Le basson va prendre des vacances de deux mois, les bois n'aiment pas du tout la chaleur. C'est peut être l'occasion d'ailleurs de lui faire une révision complète si la boutique de Marseille travaille cet été.
Je vais probablement bûcher un peu plus au niveau de la théorie et du rythme pendant l'été.




Autres images

La radio est un peu n'imp' et il y a une affiche qui flotte dans l'air pas ouf'. J'écoute une partition, c'est moderne :D

Bon, l'IA me voit un peu trop fan hardcore. J'ai dit un disque, je n'ai pas parlé de customiser la radio ni de lire une revue à son sujet (mais bon le personnage sur la couverture est plus ou moins reconnaissable, elle n'est pas allée me coller Charles d'Angleterre ou le prince de Lu). Non, mais le vrai de vrai problème, c'est que je n'ai pas 3 mains dans la vraie vie, ce serait bien utile😁


Les jeux de 20h00 - et plus! - (2) mini remise à niveau en anglais

 Deuxième projet

Donc après un apprentissage en partant de zéro pour le crochet, cette fois l'idée est de me remettre à l'anglais, et plus précisément à améliorer l'oral.

Mission n°2: améliorer l'anglais

J'ai l'habitude, quasiment tous les jours, de lire et écrire en anglais,  ne serait ce qu'en commentant  sous des vidéos que je regarde, ce qui veut donc dire que j'écoute aussi beaucoup de choses. Et, en particulier, des vidéos qui sont destinées à des natifs, et non à des apprenants.
J'ai on va dire un bon niveau. Ce n'est pas de la vantardise, mais un fait objectif. Il y a pas mal d'année, j'ai suivi des cours intensifs.
L'anecdote marrante à ce sujet est que lorsque j'ai fait le test de placement je n'avais jamais eu un seul cours d'anglais de ma vie. Le résultat a été " niveau intermédiaire supérieur", avec en particulier un très bon résultat de compréhension orale. La responsable du centre n'en revenait pas et m'a demandé comment j'en tais arrivée là, j'en étais la première surprise.
Ma réponse a été: je vais beaucoup au cinéma voirs des films en VO sous-ttrée. Et quand j'étais ado, tous les étés pendant les vacances, je regardais "Continentales" ( que cette émission était bien! Elle diffusait des séries anglais/ américaines/ australiennes en VOST). Et j'ai toujours adoré le rock anglais, en particulier Queen et Deep Purple. J'avais l'habitude de tenter de comprendre les textes imprimés dans mes CD, avec un vieux dictionnaire et de chanter en yaourt par dessus.

Hé bien, mon yaourt au goût de rock anglais et de blues/ jazz/soul/ funk, et mon faible pour l'humour so british, on fait que mes profs d'anglais ont été Queen, Deep Purple, George Michael, les rolling Stones, David Bowie, Aretha Franklin, Pink Floyd, les Monty Pythons, The Golden Girls.. à une époque où les ressources en VO étaient dures à trouver. Je vous l'accorde, y'a pire comme cours!
Et le paradoxe , c'est qu'à l'oral, je me débrouille mieux en anglais que je n'ai pas appris dans ma scolarité qu'en allemand ou en espagnol, qui étaient mes LV1 et LV2.

Parce que sans le savoir, j'ai fait ce qu'il fallait, et qui me réussit: de l'écoute intensive et active ( chercher ce que je ne comprenait pas), et le fait d'associer lecture du texte et écoute de la prononciation.
Je sais depuis que ma mémoire est presque 100% auditive, et pas du tout visuelle, ce qui fait que les listes de vocabulaire à apprendre par coeur ( mais sans audio), les tableaux sur la porte des toilettes, les dessins, les couleurs  - soit tous les trucs qu'on m'a suggérés au collège et lycée pour les deux autres langues - ça ne marche pas pour moi.

Donc niveau d'il y a quelques années: TOEIC or, obtenu en 2 ans. Le TOEIC se périme, donc je ne peux plus m'en prévaloir, et il faudrait pour vraiment avoir un diplôme pérenne que je présente le TOEFL.
Mais il y a fort longtemps que je n'ai plus suivi de programme pour apprenants et je n'ai quasiment jamais eu de cours de prononciation systématique, en comprenant le détail des points d'articulation, de manière plus scientifique ( ce que je peux maintenant faire, puisque je sais ce que c'est! Ce n'est pas "perroquetter" - DEAD PARROT!- juste pour avoir la diction la plus proche de celle que j'entends, mais aussi comprendre ce que je fais)

Je m'en sors bien à l'oral, je peux tenir une conversation avec ma copine américaine sur plein de sujets complexes, j'ai mis mon anglais à l'épreuve à Londres et au Canada, mais si je veux progresser à l'oral, outre le vocabulaire, c'est la prosodie et la prononciation qu'il va falloir soigner. Là c'est ce qui peux vraiment faire la différence entre un niveau B2 et C1, voire C2 à l'avenir.

Ca c'est le point 1
L'autre que je veux améliorer c'est : y voir plus clair dans la jungle des phrasal verbs pour arrêter de chercher des synonymes plus simples ( plus simple pour les francophones: il y a souvent un verbe tiré du français, qui va sonner très "upper class", voire snob en anglais, mais évident pour un francophone. Par exemple " to meliorate" qui sera souvent  le premier auquel on pense pour dire qu'on veut améliorer son anglais, alors que "to improve", "to enhance" ou "to boost" seront beaucoup plus courants.

J'ai donc plusieurs pistes, et là encore, je n'ai pas trop possibilité de compter exactement ce que je fais, même si j'ai une idée précise de la durée cumulée des podcasts, je ne sais pas combien de temps j'écoute des choses autres, je parle avec des gens ou je lis et commente. Donc là encore, c'est plutôt " mettre la gomme sur ces points là pendant 2 mois et on verra bien

Ca a commencé, en fait, vers le 25 mars.
Je vais donc écouter un max de podcasts en allant bosser ( 20min à pieds aller, 20 minutes à pieds retour), lorsque je fais des tâches répétitives à l'atelier, lorsque je prépare le repas, lorsque je pars faire une marche... Mis bout à bout ça fait facilement 1h00/ jour dans des moments qui sont habituellement " vides" .. puisque je ne peux pas jouer de la musique en allant travailler ou en cuisinant.
Et donc j'ai fait durer ça 2 mois, en écoutant

- des podcasts pour apprenant, d'un niveau inférieur au mien, juste pour revoir des choses que j'ai oubliées
Donc en voilà deux que j'ai particulièrement écoutés
Déclic anglais ( un prof d'anglais d'origine galloise qui propose des tas de sujets culturels sur la langue, mais aussi la culture britannique et en particulier sur son Pays de Galles natal. Ca me donne envie d'y aller!) Et cerise sur le gâteau, il cible vraiment les francophones.
All ears english  (une anglaise et une new yorkaise discutent de différents sujets, chacune avec son point de vue et son accent)

Je rajoute aussi The english we speak ( courts audios sur les expressions familières) et 6 minutes english ( pratique quand on a peu de temps)
Tous ces podcasts m'ont été suggérés par la vidéo de Lauriane ici, mais c'est vraiment ceux qui m'ont été le plus utiles.

- Ecouter des disques, et là, faut pas me pousser beaucoup, mais j'ai fais un peu plus de recherche de textes qu'habituellement.

- Un film en VO ST anglais, vu et suivi sans problème et je suis trop fière de moi.

- Des tas et des tas de vidéos de différents pays, pour les natifs, que je ne me prive jamais de commenter en anglais histoire de pratiquer l'écrit, pareil pour les groupes facebook.

Donc je sois largement être au delà des 20h, rien qu'en podcasts, c'était plutôt 25 /30, et en ajoutant le reste on peut facilement tripler la dose. Ca aide bien quand on a 20 minutes à pieds le matin et le soir pour aller bosser, un peu de langues dans les oreilles et le trajet parait court.

Je ne vais pas arrêter là, bien sûr, mais j'ai déjà une idée de l'apprentissage suivant que je veux mettre en place en été , maintenant que j'ai moins d'obligations musicales ce sera plus simple.
Et des nouvelles du crochet: j'ai fini ma pochette pour téléphone, il ne lui manque qu'un bouton pour la fermer, donc là aussi, je n'ai pas appris pour rien. je n'ai pas commencé d'autre ouvrage parce que je ne veux pas fabriquer des trucs juste pour les fabriquer, tant que je n'en ai pas vraiment besoin, mais j'ai quelques ides quand même.

Paola - Vita Sackville-West

 Et une autre petite lecture rapide pour continuer/ finir ce mois anglais. En fait je l'ai pris un peu au hasard en cherchant quelque chose de court, je n'ai rien lu d'autre de l'autrice jusqu'à présent, je ne la connaissais que de nom et pour ses liens avec Virginia Woolf ( que je n'ai pas encore eu l'occasion de lire non plus, ce qui me fait déjà un nom à garder en tête pour l'an prochain).

j'aime bien le graphisme de la couverture, même si a aucune moment il n'est question d'oiseaux.

Il s'agit d'une nouvelle, donc comment en parler sans dévoiler toute l'intrigue?
On a donc u narrateur qui répond au nom assez étrange de Gervase Godavary, d'origine écossaise, quinquagénaire, qui revient pour la première fois dans sa vallée d'origine en Ecosse. Pas pour le plaisir, au contraire, il a un très mauvais souvenir de cet endroit et est en froid avec la plupart des membres de sa famille, mais parce que son oncle , également bizarrement nommé "Noble Godavary", vient de mourir, on va l'enterrer et il faut qu'il soit là pour assister à l'ouverture d'un testament qui semble devoir ne réserver aucune surprise.
Il y a là son oncle Stephen, qui ressemble comme de gouttes d'eau, à son frère défunt; Michael, le frère de Gervase, Austen, le fils du défunt, Rachel apparemment une vague cousine qui a une relation adultère avec Austen, et trois intruses: la seconde femme de Noble, une " lady italienne" dont toute la famille sait que c'est une paysanne qu'il a ramenée comme souvenir de vacances, Paola la fille de ce second mariage, et Julia leur domestique italienne également.
Ces trois là détonnent dans cette région et surtout cette famille où la règle est de ne jamais communiquer, jamais parler des sujets qui fâchent, rester dans les non-dits. Paola surtout est particulièrement désagréable, son franc-parler étant surtout de l'impertinence et même de la cruauté. Elle ne parle pas beaucoup, mais quand elle le fait, c'est pour appuyer exactement là ou blesser un interlocuteur qu'elle a observé suffisamment longtemps pour connaître ses faiblesses. Et l'objectif déclaré de Paola c'est de se débarrasser de sa famille, froidement si possible en les humiliant. Elle déclare a son cousin qu'elle se foutait totalement de son père, que moins il restera de gens de cette famille mieux ce sera, etc... autoritaire, MAIS comme c'est une jolie femme, elle arrive à ses fins facilement. souvent comparée à une sorcière car elle semble à la fois froide impassible, mais capable de conduire ses victimes à la folie.
On attend donc l'ouverture de ce testament dans une ambiance de jeu de Cluedo, mais.. finalement non ça ne part pas dans le sens d'un huis clos meurtrier à la Agatha Christie, donc c'est un peu décevant.
Mais j'ai bien aimé l'humour de l'autrice dans les situations incongrus ( impossible de faire passer le cercueil à l'horizontale dans l'escalier, le feu lord devra donc être descendu verticalement, sans aucun égard pour sa dignité, le cortège qui doit se taper 7 kilomètres à pieds dans la montagne et les vallées pour aller l'enterrer dans un cimetière bizarrement placé en haut d'une colline - je vois tout à fait, là où habite mon oncle c'était comme ça il y a quelques siècles, les morts de la vallée devaient être montés à pieds par un chemin escarpé vers l'église et le cimetières , au lieu de penser à.. disons construire une église et un cimetière pour ceux qui vivaient et mourraient en contrebas)

Mais à part ça.. je sens qu'elle a simplement voulu transposer le mythe de Circé, et c'est très clairement dit à un moment, dans l'Ecosse paumée du début du XX° siècle, mais ça manque d'enjeu. De mon point de vue Paola est surtout une garce classique comme il y en a dans toutes les familles. Le genre qu'on a envie de baffer avant de l'envoyer chez un psychologue, parce qu'elle risque encore de faire des dégâts psychologiques et matériels si on ne la cadre pas. Mais j'aurais voulu savoir pourquoi elle est aussi garce. Son caractère? Le fait d'avoir été toujours considérée comme " la fille du second mariage, avec une étrangère, en plus"? Ce personnage manque de profondeur et c'est dommage puisque le titre est son nom. 

Je l'ai lu sans déplaisir, même en souriant par moments parce que la narration est sarcastique, mais c'est loin d'être un coup de coeur. Je ne dirais pas que c'est une déception parce que je ne savais pas trop à quoi m'attendre malgré tout.

dimanche 29 juin 2025

Mois anglais, disque de la semaine 5, Londres nous rappelle!

 Aéroport-> lune ->Mars-> pays imaginaire... mais le moins anglais se finit bientôt, et il nous faut rentrer à Londres.

On a écouté de l'ambient, du glam, du prog', du folk.. un peu de punk pour finir?

C'est parti pour London Calling de The Clash ( qui justement, clashent directement la  " Phony Beatlemania" dans le premier titre)


Playlist

Enfin, punk, hormis le titre phare, Hateful on est pas dans le punk énervé dissonant ( avec même des touches curieusement jazzy, comme Jimmy Jazz), qui met l'énergie avant la musicalité. Je ne l'avais pas encore écouté en entier, contrairement à Never Mind the bollocks des Sex Pistols, nettement plus brut de décoffrage, et plus typique de ce que le public considère comme punk. allez, 2 pour le prix d'un, on s'écoute aussi Never Mind,  aujourd'hui c'est double dose de punk.

Par contre oui, on va vers des titres courts ( 5 minutes 34 pour le plus long, mais on est en général en dessous des 4 minutes, en réaction aux longues compos des années précédentes et des groupes prog') qui font la part belle à la rythmique , qui annoncent aussi le ska de groupes comme Madness.

Mais là aussi, c'est un album incontournable de la culture britannique, donc, on s'écoute London Calling ensemble. Vais je caler un autre disque bonus avant la fin du mois ( autre que les sex pistols), c'est à dire demain? Je ne le sais pas encore!

vendredi 27 juin 2025

Contes anglais ( anthologie)

 Et hop, une lecture rapide et imprévue, puisque j'ai réussi a trouver cette petite anthologie ce matin au travail.



Des contes anglais, pour la plupart collectés au XIX° siècle par Joseph Jacobs. Natif d'Australie, mais venu étudier en Grande-Bretagne où il s'est pris de passion pour les récits folkloriques, il a réalisé à peu près le même travail que les frères Grimm en Allemagne dans son pays d'adoption. Pas surprenant en soi, puisque l'ancienneté des contes fait qu'on retrouve toujours les mêmes schémas, et ce surtout quand on compare des variantes dans une même aire linguistique et culturelle ( ici européenne, les liens peuvent être trouvés via l'antiquité grecque et romaine, et en remontant encore dans le temps, dans toute la zone indo-européenne, sous des formes plus éloignées. Mais là, Angleterre et Allemagne du XIX° siècle, on est pile dans une même tradition germanique, et certains de ces contes sont simplement des variantes anglaises, mais transparentes, de contes germaniques.

Tom Tit Tot est ainsi à peu de chose près la même histoire que Rumpelstiltskin, lutin qui aide une femme condamnée par son mari à sauver sa peau en accomplissant une action surhumaine. Dans la version allemande, le femme doit deviner en 3 essais le nom du lutin, sous peine de le voir partir en emmenant son enfant, si elle ne le trouve pas. Ici, elle a droit a 3 essais par jours , pendant un mois, mais c'est elle qui devra partir avec le lutin si elle échoue.
Dans les deux cas, elle réussit, mais je me demande si c'est quand même une bonne idée de rester avec un mari certes riche, mais qui te menace de mort si tu ne fais pas ce qu'il demande, et surtout si sa demande est extravagante, voire irréalisable exprès POUR te piéger.

Catskin est une sorte de mélange entre Peau d'âne et Cendrillon. Un lord déçu de la naissance de sa file parce qu'il voulait un garçon, la.. punit d'être une femme. Il se débarrasse d'elle en voulant la marier au premier venu, ce qu'elle refuse. Une fée lui vient en aide lui conseillant de demander une robe de fils d'argents, puis de fils d'or, puis de plumes d'oiseaux exotiques en échange de son accord. Mais refusant encore elle devra partir à l'aventure, emportant ses beaux vêtements , et vêtue d'un manteau en peau de chat. Après avoir trouvé un emploi de servante chez le roi voisin, où elle est moquée pour sa dégaine et ses fringues en peaux de chats, arrive le moment " Cendrillon", puisqu' effectivement, elle se présente propre et richement vêtue au bal organisé par le roi. Qui ne la reconnaît pas et va donc organiser d'autres bals pour la retrouver. Evidemment la morale est que... si tu acceptes que ton père te méprise et que tu prends n'importe quel bullshit job sans râler, la chance finira par arriver, et tu deviendras une star? ( oui je reformule, mais c'est à peu près ça que je comprends). Bon j'ai rempli les 2 premières conditions, mais mon destin ne se presse pas à faire de moi un reine riche et célèbre. C'est parce que je n'ai pas de manteau en fourrure de chat, à tous les coups, c'est pour ça.

Guenille est aussi une variante de Cendrillon: une petite fille délaissée, surnommée Guenille (forcément jolie et de bonne famille, quand même, son grand père est le lord de Colchester) qui, parce qu'elle est gentille, reçoit l'aide d'un gardeur d'oie ( pour une fois la fée est un homme) lequel va lui permettre de monter tout en haut de l'échelle sociale en épousant le roi du coin. A sa place j'aurais choisi le fermier-magicien, qu'elle connaissait depuis toujours et avec qui elle avait une relation amicale, plutôt que le mec riche qu'elle ne connait pas. En plus il sait faire de la magie...euh... avec sa flûte, et cette phrase sonne bien plus ambiguë qu'elle ne l'est. En fait il joue du pipeau, et tout devient idyllique. Et cette phrase sonne bien plus politique qu'elle ne l'est, cette fois.

On continue avec une nouvelle fois, un chat, ou plutôt une chatte. Celle d'un orphelin nommé Whittington, parti tenter sa chance à Londres " ville ou les pavés sont d'or" et qui tombe de haut. Les pavés sont des pavés en pierre, banals et boueux. Il trouve une place de marmiton chez une lord, dans une ambiance qui a du inspirer Dickens, vu comment il est martyrisé par la cuisinière et les autres serviteurs. Comme le grenier où il loge est envahi de rats, il adopte une chatte qui s'avère une alliée précieuse par son talent pour la chasse aux rats Lorsque son employeur part en bateau faire du commerce, il emmène entra autre la chatte avec lui, qui fait merveille en débarquant dans un lointain royaume infesté de rats. affaire conclue, les souverains paient une avance considérable pour acheter les futurs chatons de la minette. Au retour, l'employeur, qui lui n'est pas une gros rat, verse la somme à Whittington. Sa fortune étant établie, il peut rêver à un meilleur avenir, et même à devenir lord-maire pour 3 mandants, comme il en a rêvé. Tout ça grâce à un chat.

Jack et le haricot géant, alors là, on a LE best seller des contes anglais ( ou on retrouve quand même une géante cyclope qui semble descendre de Polyphème, ce qui suggère que l'histoire a des racines tr-s ancienne et encore plus profondes que celles du haricot géant): Usurpation d'héritage, quête où il faut subtiliser 3 objets magique a celui qui les a volés pour reprendre ses droits, géants qui sont aussi des ogres, échange d'un objet précieux contre quelque chose qui  a première vue ne vaut rien ais s'avère magique, on a une grande partie des thèmes habituels des contes.

Les trois têtes du puits me rappellent quelque chose, j'ai déjà lu cette histoire textuellement mais je ne sais plus si c'était chez Perrault ou chez Grimm: la rivalité entre la fille d'un premier mariage, forcément jolie mais détestée par sa belle-mère et la fille de celle-ci, forcément moche mais choyée. La première vit comme une miséreuse, mais accepte de partage son pain son fromage et sa bière avec un vieux vagabond ( y'a toujours des vieux dans les histoires, c'est tellement mystérieux! dédicace à Sire Perceval). Bonne action qui sera récompensée. Tandis que lorsque la seconde, habituée à ce que tout lui soit acquis, elle envoie bouler le manant , et c'est la déchéance qui l'attend. La bonté récompensée, un grand classique. La différence est qu'il y a plus d'hommes magiciens dans les contes anglais ici collectés, sur le continent, ce sont plutôt des fées qui aident les héros/ héroïnes.

Kate Noisette
est une autre histoire de demies-soeurs, mais qui s 'entendent bien. Kate n'est pas définie comme jolie (!), alors qu'Anne l'est. La mère de Kate entreprend donc de faire jeter un sort sur la demie-soeur de sa fille qui se retrouve dotée d'une tête de mouton, pour que la différence mette Kate en valeur. Donc Kate et sa soeur moitié brebis partent, en quête d'une remède pour Anne. Quête qui les emmène dans un château dont le propriétaire  est lui aussi victime d'un sort. Mais Kate est maligne ( et intéressée, vu le pognon qu'elle demande) et en cherchant à lever le sort du châtealain, elle trouve ( subtilise) le moyen de lever les deux enchantements. YAY! enfin une histoire de femme qui se distinguent plus par ce qu'elle a dans la tête que par son jolis minois, et qui n'a pas peur de proposer une offre digne du marraine de la mafia, et de voler des objets magiques au fées.
Go Kate, tu es la championne!

Jack et la tabatière en or. Là aussi ça me rappelle vaguement pas mal d'histoires ( mais si on en croit la classification d'Arne Thompson- Popp, les contes tournent vite autour de types bien définis), par contre au niveau de la narration, c'est du freestyle.
Jack qui vit en forêt décide l'aller voir le monde. il est maudit par sa mère ( et ça ne resservira plus jamais, paye ta fausse piste) mais son père lui donne une tabatière qu'il ne devra ouvrir qu'en cas de danger imminent. Ce qui se produit assez vite: il arrive chez un lord qui l'héberge, mais demande en échange des choses absolument grotesques ( un lac à 8h00 du matin pétantes, devant sa porte, avec dessus une armada de navires de guerre tirant une salve dont le dernier boulet casse le pied du lit de sa fille et la réveille). Donc ouverture de la tabatière, aide de lutins, miracle, mariage avec la fille.. Mais cette fois on exige du lui un château monté sur 12 piliers d'or. Re miracle, Jack devient riche, célèbre, etc.. mais oublie sa tabatière, après tout plus besoin il est riche, richement marié, apprécié de tous enfin, croit-il. Or un jour que tout le monde est parti, le valet de chambre trouve la tabatière et demande aux lutins de téléporter le château et tout ce qu'il contient sur un autre continent. Jack se voit accorder un an pour retrouver et ramener le château, sinon couic! Et donc QUETE! Qui va faire intervenir le roi des souris, le roi des grenouilles, le roi des oiseaux ( tous cousins, ... bon ce n'est pas en fait 100% délirant si on remonte suffisamment haut sur le cladogramme d'évolution des vertébrés) pour retrouver le château disparu qui va être re-téléporté en plusieurs étapes. Cette histoire est quand même extrêmement barrée, donc drôle.

Et je note que contrairement aux versions françaises, là, c'est au lecteur de se faire sa conclusion ( et donc ma lecture de Catskin est valide!), il n'y a pas de lourd soulignement que la gloire est vaine et instable, qu'il faut être généreux si on veut grimper l'échelle sociale...et qu'il faut se méfier des cuisinières Catskin comme Whittington étant pris pour cibles par des cuisinières.

Donc petite lecture rapide et bien sympa et .. pas l'ombre d'un sujet LGBT cette fois, les contes sont assez peu ouverts à ces sujets. Les hommes se marient avec des femmes et inversement, les vieux avec des jeunes et... les vieilles (celles qui ont plus de 25 ans donc, date de préemption sociale et matrimoniale des femmes oblige) avec des vieux ou personne, pas de gigolos non mais ho! 
Et si on accepte les mariages entre différentes couches sociales, il faut que ce soit entre gens beaux et riches, ou beaux et détenant un moyen de s'enrichir rapidement. Désolée les moches, vous resterez moches ET pauvres, de toute façon en vertu de la règle grecque antique beau = bon = honnête  et moche = mauvais = malhonnête, vous êtes destinés à être les bad guys/ girls des contes.
De ce point de vue, peu importe où on va sur cette terre les contes sont irrémédiablement sexistes.

jeudi 26 juin 2025

Sunday, Bloody sunday / Un dimanche comme les autres ( film 1971)

 

Avant d'entrer dans le détail de ce film, il a fait surgir dans ma mémoire une anecdote, concernant un autre film, d'un autre style mais tout aussi anglais, et dont il m'a fallu fouiller pour retrouver le titre.
Histoire de voir à quel point les choses ont évolué en 40 ans.

Il s'agit de  "Meurtre", film d'A. Hitchcock de 1930, que j'ai vu quand j'étais ado.

Il faut se mettre en tête que je suis quelqu'un d'absolument rationnel, qui ne comprend pas le principe de tabou, et est absolument nulle pour comprendre les euphémismes. Je viens d'une famille où on a toujours appelé les choses par leur nom, et je passe pour une lourdingue a ne pas comprendre les sous-entendus qui sont pourtant clairs au commun des mortels. Apparemment je dois être un peu neurodivergente, et donc les implicites me passent au dessus.
Ce qui m'a marqué dans ce film, c'est qu'à un moment, une femme dit qu'elle ne peut pas se marier avec l'homme qu'elle aime, parce qu'il est... métis.
Moi à 13 ou 14 qui bloque parce que c'est absurde " J'ai compris ou pas? Non parce que je ne vois pas en quoi ça rend la chose impossible. Socialement compliquée, oui, et il faut s'attendre à des critiques, mais je ne pense pas qu'il y avait une loi contre les mariages avec des étrangers en 1930 en Angleterre. D'ailleurs s'il est métis, c'est bien qu'il a des parents qui s'en contrefoutaient" Je rembobine la cassette vidéo et réécoute: "ok, j'ai bien compris, il est métis et apparemment, ça rend le mariage impossible. Si elle avait dit " je ne peux pas me marier avec lui, parce qu'il est déjà marié", là c'était logique, c'est illégal d'être bigame. Mais il peut toujours divorcer..." 
Donc vu que c'est un film anglais, j'ai pensé que la traduction était moisie parce qu'il fallait que ça cadre avec le mouvement de lèvres, et que le gars devait être plutôt étranger irrégulier, ou bigame.

Il a fallu l'arrivée de l'internet pour que je comprenne la chose. Ni l'un ni l'autre.

Dans le contexte, " il est métis" était un euphémisme pour ne pas dire " il est homosexuel". Et là ça devient logique. Il y a peu de chance que le gars soit enthousiaste sauf s'il cherche à rester au placard et s'arrange avec une femme célibataire, pourquoi pas lesbienne, pour sauver socialement la face. Donc ha.. oui, ça ne rend pas la chose impossible non plus en fait. Peu probable mais pas impossible.

Dans le contexte, "Je ne peux pas me marier" était un euphémisme pour "je ne peux pas coucher avec lui" ( par contre s'il est hétéro, marié et infidèle ben , c'est possible. Pas super moral mais possible.
 " Je ne peux pas coucher avec lui parce qu'il est homosexuel" , là, la phrase et la situation ont un peu plus de sens ( enfin, techniquement, si, tu peux, mais ce ne sera probablement pas un grand moment de kif pour tous les deux)

Comment vous voulez que je devine ça toute seule, moi, qui ait grandi dans les années 80, qui n'emploie pas d'euphémismes sortis de nulle part, et qui considère l'homosexualité comme une variante  totalement valide, sérieusement?!
Autres temps autres moeurs.
Et surtout évidemment hétéro ou homo ne sont pas les deux seules possibilités, il y a au moins une autre solution très connue, qui est .. tada! la bisexualité! Oui je sais, révélation de dingue, des gens n'ont pas de préférence, c'est incroyable.


Fin du préambule. Revenons à notre foutu dimanche, et là, pas d'euphémisme ( même si les termes homosexuels ou bisexuels ne sont jamais prononcé, ce qui est intéressant, parce que si ça a choqué du point de vue des spectateurs, du point de vue des personnages, c'est un non-sujet). 

Je parlais de Murray Head il y a quelques jours et en cherchant l'autre versant de sa carrière, c'est-à-dire dire ses prestations en tant qu'acteur, j'ai trouvé un scénario correspondant pile à ma thématique involontaire de ce mois. Allez, go, c'est celui-là que je dois voir!


Et là, 40 ans plus tard, on a donc un film qui met en scène ouvertement, sans  un triangle amoureux, entre un homosexuel bien planqué dans son placard, mais pas refoulé pour autant ( sa position sociale  et son obédience religieuse font qu'il risquerait gros si ça se savait), une femme hétérosexuelle et divorcée, et un homme bisexuel. Tout le monde est parfaitement au courant de cet arrangement, s'en accommode faute de mieux, et dans le fond, c'est une solution pratique qui comble les besoins, et avant tous les besoins de tendresse de chacun. 
Donc il y a d'un côté, Daniel, Médecin quinquagénaire, juif pratiquant ( deux deux ou trois bonnes raisons de rester au placard dans les années 1970 ( l'homosexualité a été dépénalisée en 1967 SEULEMENT en Grande Bretagne), son quotidien n'est pas passionnant entre patients hypocondriaques, dépressifs et épidémies de varicelle. Sa famille l'enjoint de se trouver une femme, il est plus que temps blablabla...
De l'autre, Alex, femme divorcée, trentenaire, névrosée (sa jeunesse pendant la seconde guerre mondiale a laissé des traces et le bordel dans sa cuisine n'est que le reflet du bordel dans sa tête). Sa mère l'enjoint à se retrouver un homme n'importe qui, le mariage n'est pas une histoire d'amour de toute façon, ton père et moi, blablabla.
Et entre les deux, il y a Bob, sculpteur contemporain. Bob est charmant. Vraiment. D'abord physiquement, avec sa bonne bouille, ses grands yeux marrons, son joli sourire. Et mentalement, avec ses manières douces et son insouciance. Bob est un hippie, prônant la non-violence, l'amour libre et qui est absolument opaque à la notion de propriété (clairement, mon genre de gars!). Et il sort avec les deux esseulés qui se partagent son temps (j'ai vu un commentaire assez drôle " ils ont un petit ami en garde alternée un dimanche sur deux" c'est à peu près ça!). Alex et Daniel ne se sont pas rencontrés mais savent chacun qu'ils n'ont ni n'auront jamais l'exclusivité de leur galant commun, donc autant s'en accomoder.  Quelqu'un qui est libre comme l'air ne se laissera pas enfermer, essayer de le " privatiser" aurait précisément le résultat inverse. En gros, Bob est un chat. Il est affectueux, mais sort et rentre quand il veut, préfère se planquer quand il y a des conflits, ou que ses "maîtres" commencent à être trop possessifs. Il n'a pas une once de méchanceté, ni de manipulation, c'est simplement un indépendant, qui mène sa vie comme il l'entend, et les standards sociaux ne s'appliquent pas à lui (décidément, mon genre de gars, je vous dis!)

Et on suit ce trio dans leur quotidien banal pendant une dizaine de jours. Ne cherchez pas, il n'y a pas d'action, pas de gros rebondissement  pas de coup de théâtre, c'est un film sur... l'attente. La banalité d'un quotidien pas franchement palpitant, où on attend que les choses se passent.

Et surtout on n'y juge pas. 
Un homme est homosexuel, bon c'est comme ça.
Un autre est bisexuel? Ben ça arrive.
Une femme divorcée est en relation libre avec un homme? La belle affaire.
On pourrait avoir un classique triangle amoureux ou un homme hésite entre deux femmes, une femme entre deux hommes, que ce serait pareil au niveau du scénario. Sauf que, on est en 1971, et pourtant socialement il n'est pas encore acceptable d'être ouvertement LGBT, mais pas plus de vivre en relation libre sans intention de légaliser la chose. En fait, avec le recul, ces 3 là sont, malgré leurs casseroles, bien moins malsains que le couple de hippies avec leurs 5 enfants insupportables que Bob et Alex doivent babysitter l'espace d'un Week-End ( n'importe qui de sain d'esprit aurait envie de s'enfuir très vite et très loin). Si si, les gosses de moins de 10 ans on trouvé la réserve de de beuh de leurs parents et se roulent des joints. C'est plus chelou à mon sens que deux hommes adultes et consentants qui se roulent une galoche à l'écran, et pourtant, c'est bien ça qui a fait scandale à la sortie*

Donc si le propos paraît banal aujourd'hui, il était novateur en 1971, dans le sens où il normalise absolument les choix de ses personnages. Sans jugement, sans en faire de drame, sans chercher à résoudre un problème qui n'existe pas.

Au contraire, il montre que des comportements alors socialement " déviants" ( homosexualité,  bisexualité, divorce, relation libre...) assumés sont plus heureux  que ceux socialement valorisés ( parmi les autres exemples,  on voit une famille nombreuse débordée par des enfants  en roue libre, une femme dépressive qui s'est mariée parce que c'est ce que tout le monde fait, des mariages arrangés sans amour par ce que c'est ce qui est attendu dans leur milieu social ou religieux, un homme qui n'arrive pas à être honnête et dire à sa femme qu'il a été licencié, un hypocondriaque qui travaille trop et est au bord du burn-out...). Mieux vaut-il suivre son instinct et suivre sa voie ( y compris professionnellement : partir au bout du monde, plaquer un travail insatisfaisant, aider un collègue à  changer de job ou enfin prendre des vacances) et être plus ou moins heureux, ou suivre celle socialement valorisée et être pleinement malheureux? 

 Et c'est exactement pour ça que je l'ai choisi, parce qu'en 2025, il faut continuer à marteler ça: les choix de vie des autres ne nous regardent pas, et non il n'y a pas de "normalité", mais plutôt un panel de possibilités. Du moment que tout le monde est adulte et  consentant, que personne n'use de chantage, de menace ou de violence sur personne, c'est ok. Au contraire, ce qui ressort c'est surtout la tendresse en contrepoint à une vie moche, dans une Angleterre en crise sociale. En dépit de la situation "ménage à trois", qui devient difficile a supporter pour Alex . Mais elle a la sagesse de reconnaître que c'est elle qui est en cause, Bob a été honnête sur la situation, elle a accepté un marché qui ne lui suffit plus. Un autre homme la courtise, elle aimerait que Bob soit jaloux, veuille l'exclusivité... or il en est bien incapable, ce n'est pas dans sa nature de hippie. Et dans le fond, c'est exactement ça qui lui plait chez lui: sa liberté et son insouciance, ce dont elle manque cruellement, et qui manque aussi à son milieu social rigide. Pour Daniel aussi, Bob est une bouffée d'air frais hors de son milieu social bourgeois ( et religieux, il se revolte a sa manière: bien que juif officiellement pratiquant, il a decoré son domicile d'icônes). Bob et son art sinueux, mouvant, ses spirographes toujours en mouvement comme lui... évidemment que quelqu'un qui ne sait pas rester en place ne restera pas longtemps auprès de gens qui sont dans une impasse, c'est à eux de résoudre leurs propres dilemmes. 

Il est réalisé par John Schlesinger qui n'a fait quasiment que ça de toute sa filmographie: mettre en scène des gens différents sans les juger, son film le plus connu étant  Macadam cowboy qui met en scène UN prostitué en 1969.
Le film, bien qu'un peu oublié a pourtant été bardé de prix en Grande-Bretagne comme a l'étranger. Je connaissais un peu l'actrice, Glenda Jackson, qui est excellente, mais pas du tout Peter Finch, et il est extraordinaire. il va falloir que je fouille aussi sa filmographie.

* Pour info, les deux acteurs sont hétérosexuels, mais ont pris la chose comme étant des rôles. A priori, dans une carrière d'acteur, il y a pas mal de moments où ils doivent embrasser quelqu'un qui ne leur plaît pas, voire qu'ils détestent. Par contre l'anecdote de tournage du principal intéressé est assez drôle, même si ça a entravé sa carrière filmique pendant quelques années c'était assez culotté (ou déculotté pour le coup).
Et c'est toujours un plaisir de l'entendre raconter ça avec son humour sarcastique, son franc-parler, et son français magnifique.